Auteur : Léon CRISTANI.
 
Tome 2 - Colonne 837
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : CHÉZARD DE MATEL (JEANNE). — Fondatrice de l’Ordre du Verbe incarné et du Saint-Sacrement, 1596-1670.
Début de l'article :
— 1. Biographie. — 2. Œuvres. — 3. Spiritualité.
1. Biographie.
— Jeanne Chésar (plus tard Chézard) de Matel naquit au château de Matel, près de Roanne, le 6 novembre 1596, d'un père d'origine italienne (probablement un Cesari de Florence) et d'une mère française. Après une enfance très pieuse et de légers écarts d'adolescence, elle résolut de se donner toute à Dieu (début de 1615). Presque tout de suite, elle fut 838 dotée de faveurs surnaturelles extraordinaires, notamment de la connaissance infuse du latin des Écritures et de leur « sens mystique ». Ses états d'oraison furent dès le principe très élevés. Naturellement, ils furent soumis à l'appréciation attentive de plusieurs directeurs éclairés, au nombre desquels il suffira de nommer le célèbre P. Coton, le P. Jacquinot, provincial des Jésuites de Lyon, le P. de Meaux, recteur du collège de Roanne, etc. Tous furent formellement d'avis qu'elle était conduite par Dieu et devait correspondre, en toute confiance, aux grâces de choix dont elle était favorisée. Cf. H. Fouqueray, Histoire de la Compagnie de Jésus en France, t. 4, Paris, 1925, p. 284-288. Le 2 juillet 1625, elle faisait, avec deux compagnes, un premier essai de fondation d'un nouvel ordre religieux. Deux ans plus tard, la petite communauté se transportait à Lyon, avec l'autorisation de l'archevêque, Mgr de Miron. Pourtant, à la mort de ce prélat, de grandes difficultés s'opposèrent à l'érection canonique de l'ordre, autorisé par une bulle pontificale du 12 juin 1633. Ce ne fut que le 15 décembre 1639 que Jeanne put fonder son premier monastère, à Avignon. Le 4 juin 1643, elle ouvrait la seconde maison, à Grenoble, et le 1er janvier suivant, la troisième, à Paris. A Lyon, elle avait rencontré une tenace opposition de la part du cardinal Alphonse de Richelieu, le frère du grand ministre. Ce prélat, ne pouvant croire que les écrits attribués à Jeanne fussent bien de sa main, était venu, en personne, le 1er décembre 1641, procéder à la saisie de ces écrits, et, trois mois plus tard, en mars 1642, il avait donné à Jeanne l'ordre d'écrire le récit de sa vie, sans se servir des papiers...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 6 pages.