— Les fêtes chrétiennes et leur célébration représentent un puissant facteur de vie spirituelle. Elles apparaissent, historiquement et spirituellement, au carrefour des traditions religieuses de l'humanité ; aussi serait-il indispensable de partir des notions et des représentations des anciens ; il importerait de saisir combien les fêtes antiques, « ombres des choses à venir » (Col. 2, 17), ne trouvent leur véritable signification et leur pleine réalité que dans les institutions du culte chrétien, combien, aussi, l'Église devient, dans la célébration de ses fêtes, la grande maîtresse de vie « qui tire de son trésor du neuf et du vieux » (Mt 13, 52). « Vetera transierunt et (in Christo) facta sunt omnia nova » (2 Cor. 5, 17). — 1. Fêtes antiques. —2. Fêtes juives. — 3. Fêtes chrétiennes. — 4. Célébration des fêtes, source de vie spirituelle.

1. FÊTES ANTIQUES

Nous ne pouvons rappeler qu'en passant l'importance de la signification des fêtes antiques. 1° La fête s'enracine dans la nature de l'homme, dans son besoin de transcendance et sa nostalgie de vie divine et d'éternité. Chez l'homme.., nous nous trouvons en face d'un désir et d'une espérance de régénérer le temps dans sa totalité, c'est-à-dire de pouvoir vivre, « vivre humainement, historiquement », dans l'éternité, par la transfiguration de la durée en un instant éternel.., grâce à la répétition des gestes archétypaux.. ; désir paradoxal de réaliser une forme idéale (l'archétype) dans la condition même de l'existence humaine, de se trouver dans la durée sans en porter le fardeau, c'est-à-dire sans en subir l'irréversibilité… Ce que nous pourrions appeler la « nostalgie de l'éternité » atteste que l'homme aspire à un paradis concret et croit que la conquête de ce paradis est réalisable ici-bas, sur terre, et maintenant, dans l'instant présent (M. Eliade, Traité d'histoire des religions, p. 347-348). 2° Qu'il y ait une date mystérieuse révélée, un avènement divin ou une mainmise céleste exercée sur un jour déterminé, la fête apparaît en tout cas...

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