— Chromatius d'Aquilée, traité en ami par saint Ambroise (Epist. 50, PL., 16, 1155) et saint Jean Chrysostome (Epist. 155, PG., 52, 702), doit sa principale notoriété à ses relations avec saint Jérôme et Rufin. Le moine de Ad Chromatium, Jovinum, et Eusebium, puis dans sa Chronique, la vie ascétique menée par le prêtre d'Aquilée. Evêque en 387, il encouragea Jérôme à poursuivre son oeuvre exégétique et tenta de le réconcilier avec Rufin dont il appréciait aussi les travaux (cf. Jérôme, Apol., 3, 2, PL., 21, 458). Il nous reste de lui un sermon, De octo beatitudinibus (PL., 20, 323-328) et dix-sept instructions sur les chapitres 3, 5 et 6 de saint Matthieu (PL., 20, 328-368), remarquables par le sentiment de piété qui les anime et les applications morales. Son style ne manque pas d'agrément et sa pensée est originale. Il n'est pourtant pas impossible de déceler dans son exégèse l'influence d'un commentaire des quatre évangiles faussement attribué à saint Jérôme et qui semble plutôt l'oeuvre de Fortunatien, prédécesseur de Chromatius sur le siège d'Aquilée (P. Paschini. Revue bénédictine, 1909, p. 409-475). Son interprétation du Pater donne à penser qu'il est peut-être l'auteur de l'Expositio Orationis Dominicae introduite dans le Sacramentaire Gélasien : on y reconnaît d'ailleurs l'influence de Tertullien et de saint Cyprien (Dom P. de Puniet, Rev. d'Hist. Eccles., 1905, p. 304-305).
Hurter, Nomenclator literarius 3e éd. (1903), t. I, p. 309. — F. Cavallera, Saint Jérôme, sa vie et son oeuvre, Louvain, 1922, t. I, passim. — O. Bardenhewer, Geschichte der altkirchlichen Literatur, t. III, p. 548-549. — B. Steidle, Patrologia, 1937, p. 152. — H. Seider, art. Chromatius, dans LTK, t. II, p. 945.
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