Auteur : François CUTTAZ.
 
Tome 2 - Colonne 890
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Titre de l'article : CIEL (DÉSIR DU).
Début de l'article :
— 1. Légitimité du désir du ciel. — 2. L'enseignement de N.-S. et des Apôtres. — 3. L'exemple des martyrs. — 4. La prière de l'Eglise. — 5. Rôle du désir de ciel dans la vie spirituelle. Le ciel, on le sait, c'est le lieu où les « saints » jouissent en commun de la vue de Dieu ; c'est la vision intuitive, l'amour et la jouissance béatifique de la Très Sainte Trinité, la complète satisfaction en Dieu de tous les désirs, le total déploiement de toutes les aptitudes, de toutes les puissances de la nature et de la grâce, en un mot le parfait bonheur, privilège de ceux que la mort aura trouvés en état de grâce. 891 La pensée du ciel suppose qu'on croit au ciel et à ses biens, qu'on y tend par l'espérance et qu'on y pense actuellement. — Désir du ciel, espérance du ciel, pensée du ciel… sont ici à peu près synonymes.
1. Légitimité du désir du ciel.
— Pour écarter tout de suite une objection possible, disons que rien n'est plus légitime que de penser au bonheur du ciel et de se faire de cette pensée une aide dans la vie spirituelle. L'Église n'a jamais admis que, sous prétexte de sauvegarder la pureté de la charité, on fasse totalement abstraction de son intérêt propre. Jean XXII dans la Constitution In agro dominico du 27 mars 1329 (Denz., 508) a condamné comme hérétique la 8e proposition de Maître Eckart : « Qui non intendunt res, nec honores, nec utilitatem nec devotionem internam, nec sanctitatem, nec praemium, nec regnum coelorum, sed omnibus his renuntiaverunt, etiam quod suum est, in illis hominibus honoratur Deus. » L'Église a défendu de même l'espérance du bonheur du ciel : contre Luther (Concil. Trid., sess. VI, can. 31, Denz. 841) ; contre les Jansénistes qui ne permettaient de travailler en vue du ciel que si ce motif était accompagné et dominé par celui de la charité parfaite (cf. Denz., 1300 et 1303) ; contre Molinos enseignant (7e proposition) « que l'âme ne doit penser ni à la récompense… ni au paradis » (Denz., 1227 ; cf. également la 12e proposition Denz., 1232) ; contre Fénelon qui prétendait (lre...

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