Auteur : Henry-Dominique NOBLE, O. P.
Tome 2 - Colonne 944
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : CLÉMENCE.
Début de l'article :
— 1.La vertu de clémence. — 2.
Etats d'âme favorables ou contraires à la clémence. —3.
La clémence divine.
a2
ae, q. 157). La tempérance refoule et freine les impétueuses passions du concupiscible. La clémence est une manière de tempérance : c'est une modération dans l'application d'une punition. Mais c'est une modération à bon escient, justifiée en raison et qui tempère une excessive sévérité, laquelle, si elle s'exagérait elle-même, deviendrait de la cruauté. Il importe de dégager le fondement raisonnable de la clémence ; car, si elle est vertu, son intention et son exercice doivent être motivés par une parfaite rectitude (
ibid., a. 2)
.La clémence, disions-nous, modère une
excessivesévérité ; car, de soi, la clémence ne s'oppose pas à une juste sévérité. La sévérité est juste, elle est vertu, lorsqu'elle est l'expression de la raison commandant la mise en application d'une sanction : elle veut appliquer la pénalité inscrite dans la loi, dont elle exige le respect ; par là, elle se montre dévouée au service du bien commun. C'est pourquoi elle est impliquée dans la vertu de justice légale, dont l'objectif est d'assurer le bien commun par des sanctions infligées aux délinquants qui désobéissent aux lois. La clémence tend à mitiger, dans certains cas, la punition, mais non pas à la lever purement et simplement, ce qui serait de la faiblesse et finalement de l'injustice. Puisqu'elle est vertu, l'adoucissement qu'elle apporte à la peine doit être justifiée en raison. Mais alors, son justificatif n'est pas dans l'exacte référence aux sanctions pénales promulguées par la loi, mais dans le discernement du cas particulier contre lequel le châtiment va sévir. Pour des motifs, justifiés objectivement et pris aux circonstances particulières qui entourent le délit et l'homme qui en est coupable, on juge que le châtiment, tel que la loi le décrète abstraitement, serait excessif ; et l'on estime raisonnable de l'adoucir (propter aliqua particularia...
[...]
Cet extrait est constitué d'environ
1 page
et l'article complet contient
6 pages.