Auteur : André RAYEZ.
 
Tome 2 - Colonne 1085
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Titre de l'article : COLLARD (PAUL), prêtre janséniste, 1698-1775.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Position dans les controverses jansénistes. — 3. Doctrine spirituelle.
1. Vie.
— La vie de Collard offre autant d'intérêt pour saisir sa doctrine spirituelle que la lecture de ses ouvrages, car sa vie n'a été qu'un essai de réalisation de ses convictions inébranlablement jansénistes. Paul Collard naquit au Meix-Tiercelin, diocèse de Troyes, en 1698. Après ses premières études à Vitry-le-François, il commença le latin avec son frère curé, Claude-Nicolas, les continua au collège des Oratoriens de Provins, suivit la rhétorique au petit séminaire de Troyes et la philosophie en 1716, à Sainte-Barbe, pépinière du « parti ». Depuis Provins, il vivait donc sous une influence jansénisante. Au cours de sa théologie, commencée à Sainte-Barbe, son confesseur lui fit lire les Réflexions morales de Quesnel ; Collard, illuminé, les défendit avec vigueur et crânerie. Il se jeta sur les livres du parti avec passion : « j'étudiais comme un forçat », avouera-t-il ; il tomba malade, puis passa sa convalescence comme précepteur (1720-1721). En 1722, il est nommé supérieur des philosophes au nouveau petit séminaire de Boulogne, où l'évêque de Langle, l'un des quatre premiers appellants de 1717, remplaçait d'autorité les Frères des Écoles chrétiennes. Bientôt des lettres de cachet ramènent Collard à Sainte-Barbe, d'où il va s'installer avec quelques compagnons à Saint-Urbain près de Joinville (diocèse de Châlons-sur-Marne). Il lit Jansénius. « J'ai lu trois fois son excellent livre intitulé Augustinus, aujourd'hui si fort en butte au parti de l'erreur, affirme ouvertement Collard dans son Testament. Je l'ai étudié, médité, j'en ai approfondi, autant qu'il a été en moi, le sens et les expressions ; j'en ai fait des sommaires et je n'y ai rien 1086 trouvé qui puisse faire naître le plus léger soupçon contre l'orthodoxie de ses sentiments. Les efforts de l'erreur ou de la prévention contre un si précieux ouvrage n'ont servi qu'à m'en donner plus d'estime et à me montrer la source où chacun doit puiser la lumière et l'onction de la vérité » (p. 63). La lecture enthousiaste de l'

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