— Nous ignorons les dates de la naissance et de la mort de Fidèle de Pau, capucin de la province d'Aquitaine. On sait qu'en 1766 il prononça dans l'église des capucines de Paris une oraison funèbre du dauphin, oeuvre qui fut très critiquée. Deux lettres qu'il écrivit en 1768 à la marquise de Créquy nous apprennent que cette année-là il était à Bordeaux et qu'il était en relation d'amitié avec Ambroise de Lombez † 1778, alors gardien du couvent d'Agen (DS, t. 1, col. 430-432). Son oeuvre est surtout apologétique. Dans Le chrétien par le sentiment (3 vol., Paris, 1764), s'inspirant visiblement des Pensées de Pascal, il entreprend de prouver que la religion chrétienne correspond aux besoins du coeur humain ; rien de métaphysique cependant ; 303 étude purement psychologique et qui parfois ne manque pas d'une certaine profondeur. Le philosophe dithyrambique (Paris, 1765, 1766) est une violente attaque contre Voltaire et Jean-Jacques Rousseau. Les Caractères ou religion de ce siècle (Bordeaux, 1768) sont, comme l'indique le titre, une imitation de la Bruyère ; les chapitres sont agrémentés de portraits, dont quelques-uns sont de belle venue ; l'ensemble rend un son de réelle dureté ; aucune distinction n'est faite entre l'homme et la doctrine qu'il professe ; aucune hypothèse ne fait place à la bonne foi ; il est à noter que cet ouvrage avait par dessus les autres la prédilection de l'auteur. Enfin, L'homme enrichi du trésor de la vérité (2 vol., Bordeaux, 1778) « laisse le philosophe débrouiller le chaos de la nature » et insiste sur le fait que « la véritable religion a pour elle la certitude de la Vérité » (préface), ce qui correspond aux aspirations les plus ardentes de l'âme humaine. Une spiritualité de l'attrait se dégage de cette apologétique. Dans la préface du Chrétien par le sentiment, Fidèle de Pau formule ce souhait : « Puisse la lecture de cet ouvrage imprimer dans votre âme les attraits de la religion… C'est être chrétien pour la vie que d'avoir le bonheur de l'être véritablement un seul jour ». Les titres des diverses sections confirment cette affirmation : L'attrait de la religion chrétienne...

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