Auteur : Joseph de FINANCE.
 
Tome 2 - Colonne 1576
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Titre de l'article : CONSÉCRATION.
Début de l'article :
— 1. Notion et espèces. — 2. Histoire.
1. — NOTION ET ESPÈCES
1. Idée générale.
— La consécration est proprement l'acte de rendre sacrée une chose ou une personne, c'est-à-dire de l'introduire dans un ordre à part, de l'affecter d'un caractère qui la soustrait aux appréciations et aux usages communs, de lui conférer une valeur sans proportion avec les autres valeurs. Le sacré comporte un élément négatif, qui devient prépondérant chez les peuples à religiosité rudimentaire (qu'on songe aux « interdits », aux « tabous »). Mais, même sous ces grossières apparences, l'idée persiste, qui domine nettement dans les formes supérieures de religion, d'une valeur positive, fondée sur une appartenance totale, exclusive, sur une relation toute spéciale à la valeur suprême ou plutôt à l'Etre sur qui s'appuie toute valeur — à Dieu. Consacrer, ici, — et c'est le sens où désormais nous l'entendrons —, revient donc à donner à Dieu. Étymologiquement, sacrifier, sacrum facere, en serait le synonyme. « L'homme lui-même, consacré au nom de Dieu et donné à Dieu, est un sacrifice en tant qu'il meurt au monde pour vivre à Dieu. Ipse homo, Dei nomine consecratus et Deo devotus, in quantum mundo moritur ut Deo vivat, sacrifícium est » (S. Augustin, De civitate Dei, lib. 10, c. 6, PL 41, 283). En fait, cependant, les deux concepts ne se recouvrent pas. Sacrifier marque davantage que l'objet, quant à son usage naturel, est perdu pour celui qui l'offre : il y entre une idée de destruction, d'immolation, ou du moins cette idée y est intimement associée. En revanche, consacrer met mieux en relief que l'objet, du fait de son transfert dans la sphère du divin, s'ennoblit d'une valeur incomparable. Le mot « dévotion », pris au sens fort, rend bien, lui aussi, l'idée d'un don total et irrévocable, d'un engagement plénier : devovere et consecrare sont très proches de sens (cf le texte de saint Augustin ci-dessus). Mais dévotion ne dit pas cette plus-value religieuse de l'objet consacré. Et l'on sait combien la...

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