—Il est difficile, sinon impossible, de traiter de la consolation, sans traiter en même temps de la désolation ; historiquement, l'une et l'autre se font pendant ; théoriquement, l'une et l'autre s'éclairent par effet d'opposition ; elles figureront donc côte à côte dans les colonnes qui suivent. 1.
Notion et nature. — 2.
Division. — 3.
Portée pratique.— 4.
Origines respectives.— 5.
Moyen de reconnaître chacune de ces origines. — 6.
Attitude à adopter.
. — NOTION ET NATUREÉvagre le Pontique, † 399, connaît les visites du Saint-Esprit dans l'oraison (Traité de l'oraison, ch. 62), le bonheur suprême et les joies de la prière (ch. 153, avec le commentaire du P. Hausherr, dans RAM, t. 15, 1934, p. 91-92 et 168-169).
Saint Augustin a exprimé fortement la douceur des larmes pour celui qui prie : « Cum quanta suavitate plorat in gemitu qui orat ? Dulciores sunt lacrymae orantium quam gaudia theatrorum » (Enarrationes in ps. 127, n° 10, PL 37, 1683). Avec suavitas il emploiera pour désigner la consolations bien des synonymes : il y a des deliciae que donne le Saint-Esprit (in ps. 138, n° 31, PL 37, 1803) ; il dira : « Nomen Dei jucundum est amantibus Deum super omnes jucunditates » (in ps. 51, n° 18, PL 36, 612) ; il n'est pas jusqu'à delectatio qui n'ait été usité en ce sens, car s'il y a la delectatio concupiscentiae il y a aussi la delectatio legis Dei. Mais, cela va sans dire, toutes les delectationes ne sont pas bonnes ; toutes les consolations ne sont pas vraies et il faut distinguer avec soin celles qui viennent des biens apparents et celles qui viennent des biens invisibles (
[...]