Auteur : Philibert SCHMITZ.
 
Tome 2 - Colonne 2206
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Titre de l'article : CONVERSATIO (CONVERSIO) MORUM.
Début de l'article :
— 1. Sens de la conversatio morum. — 2. Objet du voeu d'après la tradition.
1. — Sens de la conversatio morum.
Conformément à la règle de saint Benoît (ch. 58), le novice bénédictin fait profession, en promettant trois choses : « promittat de stabilitate sua et conversatione morum suorum et oboedientiam ». Conversatio morum telle est certainement la leçon authentique du passage cité de la règle. C'est la version qu'offrent notamment les manuscrits A*BXOSV. Très tôt, cependant, elle fut remplacée par le mot conversio morum suorum (mss AcTK) ; les manuscrits cassiniens les meilleurs contiennent conversio, ainsi que tous les commentateurs du moyen âge, y compris les plus anciens. Et c'est conversio morum que, jusqu'à ces derniers temps, on lisait sur toutes les chartes de profession dans l'ordre de Saint-Benoît, lorsque la formule ne se bornait pas aux deux termes : stabilité et obéissance, comme ce fut le cas durant le 8e siècle et au début du 9e. Le seul exemple de conversatio employé à la profession monastique se trouve dans un fragment venu d'Albi et datant du 9e siècle. Encore ne s'agit-il ici que de l'interrogatoire : « Promittis de stabilitate tua et conversatione morum tuorum.. ? » (Herwegen, p. 38.) La tradition unanime qui a substitué conversio morum à conversatio morum a-t-elle raison ? Que voulait dire saint Benoît en exigeant du novice une promesse de conversatione morum suorum ? Saint Benoît n'emploie jamais, dans sa règle, le mot conversio (en deux endroits, il se sert du mot converti, dans le sens traditionnel qu'il avait alors, en langage chrétien : se détourner du péché ou s'éloigner du monde pour embrasser une vie vertueuse ou la vie monastique). Le terme conversatio, par contre, se rencontre dix fois dans la règle : 1. Processu vero conversationis et fìdei… curritur via mandatorum Dei (Prologue, lignes 113, 114, 115). — 2. eremitarum horum qui non conversationis fervore novicio (c. 1, 7-8). — 3. de quorum omnium horum miserrima conversatione melius est silere...

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