Auteur : Antoine GUILLAUMONT.
Tome 2 - Colonne 2278
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Titre de l'article : COR et CORDIS AFFECTUS.
Début de l'article :
— Cet essai de vocabulaire, forcément incomplet, n'a d'autre prétention que de souligner la diversité des sens du mot coeurdans la littérature spirituelle. On a choisi délibérément des auteurs et des époques plus caractéristiques. 1.
Usage biblique. —2.
Notion de«
coeur»
chez les auteurs spirituels grecs à l'époque ancienne.
—3.
Cordis affectus au moyen âge. —4.
Le coeur chez les spirituels du 17
esiècle.
affectus cordisse trouve une fois dans la Vulgate :
transierunt in affectum cordis(
Ps. 72,7). Le mot
affectus, presque inconnu à la Bible, a été introduit par saint Jérôme à la place de
dispositionqui rendait le grec διάθεσις dans les anciens psautiers latins (A. Allgeier,
Die altlateinischen Psalterien,Fribourg-en-Brisgau, 1928, p. 93). Saint Augustin, et à sa suite Cassiodore, commente l'ancienne formule. A l'époque patristique, seul saint Jérôme commente son texte : « Cum quodam affectu, studio, et voluptate mala operati sunt : ut non quasi inviti traherentur ad vitia, sed sponte praecipites deferrentur » (
Commentarioli in psalmos,dans
Anecdota
Maredsolana,t. 3, pars 1, p. 59, Maredsous, 1895). On voit que par
affectus cordissaint Jérôme n'entendait pas désigner une tendance instinctive, mais bien un propos délibéré. Tel est d'ailleurs le sens qu'il donne à l'original dans son
Psalterium juxta Hebraeos :il le traduit
cogitationes cordis.Cette formule isolée n'a pas eu grande influence sur le développement des idées ; mais elle est un témoin intéressant de l'évolution du langage. Les auteurs chrétiens parlent des
affectus cordis, alors que les anciens latins disaient
affectus animi(Cicéron,
Tusculanes, V, 16, 47 ; pour le sens, voir saint Augustin,
De civitate Dei,IX, 4-5, PL 41, 258-261 ; cf XIV, 6-9, 409-417). La psychologie...
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