— Cet article portera uniquement sur la fin ultime de l'homme, au sens où l'entend la théologie morale, et dans ses aspects objectif et subjectif. Notre intention n'est pas de répéter le traité de fine ultimo. Nous voudrions montrer comment le recours à la doctrine de la finalité intéresse la théologie spirituelle en lui permettant de structurer la vie et l'agir chrétiens. Enfin, notre étude se situe au seul plan doctrinal et il n'a pas semblé qu'elle dût comporter une partie historique. Cet article ne traitera pas des fins dernières, voir art. ESCHATOLOGIE, Méditation des FINS DERNIERES. Après le rappel de quelques données bibliques (1), nous exposerons comment l'idée de fin assure le réalisme de la spiritualité chrétienne (2), se rapporte à l'essence de la vie spirituelle (3), puis à deux de ses propriétés : l'unité (4), la liberté (5). Nous conclurons sur une considération de Dieu Béatitude.

1. ÉCRITURE.

— Une étude de l'idée de fin dans la Bible est délicate. Il ne faut pas demander à ces vieux 340 textes religieux plus qu'ils ne contiennent, dans l'espèce une doctrine de la finalité plus ou moins comparable aux exposés philosophiques. Il reste, cependant, que si l'on prend fin de l'homme, au sens courant de l'expression, pour le but qui polarise l'agir humain, on peut interroger l'Écriture avec profit. Voici quelques jalons. 1° Les actes humains ont un retentissement et aussi un aboutissement. C'est sagesse de prévoir où ils conduisent : à la vie ou à la mort, et d'orienter ainsi les intentions qui président à la conduite. On peut alors marcher dans « les voies de Dieu » ou s'engager dans « la voie des impies » (Ps. 1, placé en tête du Psautier pour en être comme la clef). Dans cette vue nous rencontrons en premier lieu l'idée d'un sort ou d'un lot final que chacun se mérite par ses actions et qui prend forme de récompense. Pour les textes, voir J. Hastings, art. End, dans Hastings, Dictionary of the Bible, t. 1, Édimbourg, 1898, p. 701 ; J.-H. Thayer, Τέλος, dans A Greek-English Lexicon of the New Testament, 2e éd., Édimbourg, 1892, p....

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