— Wilhelm Eberschweiler est né à Püttlingen en Sarre le 5 décembre 1837 ; il mourra à Exaten, près Baexem, en Hollande, le 23 décembre 1921. Entré dans la compagnie de Jésus à Münster le 30 septembre 1858, il sera ordonné prêtre le 13 septembre 1868 à Maria Laach. Après sa troisième année de probation à Gorheim, comme socius du maître des novices, M. Meschler, il prononce ses derniers voeux le 2 février 1872. Il est nommé maître des novices en 1872, mais la maison est supprimée par le gouvernement de Bismarck. Il devient alors recteur à Wynandsrade (Hollande), 1872-1876. Il remplira ensuite jusqu'à la fin de sa vie la fonction de père spirituel dans différentes maisons de formation (Wynandsrade, Ditton-Hall en Angleterre, Wynandsrade, Exaten). Nous sommes renseignés sur la vie intérieure d'Eberschweiler par son Journal spirituel et une courte autobiographie, écrite à l'intention de ses supérieurs (1919-1921), qui fut éditée par P. Krumscheid (Gott ist gut. Bericht über mein Leben, Trèves, 1952). Le Journal fut commencé pendant les études de théologie et il se poursuit jusqu'en 1921 ; il est écrit au début en latin, et en allemand après la dernière probation. Wilhelm écrit, pour ne pas oublier tant de grâces qu'il a reçues du Seigneur. Le Journal comprend des annotations courantes et d'autres, prises spécialement au temps des retraites annuelles. Le texte, qui n'est à maintes reprises intelligible que par lui, est très concis et très plein. Nous avons de la sorte la possibilité étonnante de constater les opérations de Dieu en son âme, depuis les premières grâces mystiques jusqu'à la confirmation en grâce (30 octobre 1881), en passant par les années d'épreuves intérieures. Sa prière est souvent directement adressée au Père céleste. Voici les étapes essentielles de son ascension mystique : voeu du plus parfait (31 juillet 1866), choix de la croix (12 février 1868), union avec Jésus par « l'anneau de la croix » (3 avril 1874), don de la contemplation (1877). Bien d'autres grâces spéciales seraient à signaler, dont on trouvera la description dans la biographie de Sierp : donum praesentiae, donum conversationis, osculum oris, visiones imaginariae, intellectuales, etc. Il nous reste aussi des instructions, des sermons, des conférences,...

[...]