Auteur : Raphaël-Louis OECHSLIN.
 
Tome 4 - Colonne 93
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Titre de l'article : ECKHART (MAITRE ECKHART), dominicain, vers 1260-1327 / 8.
Début de l'article :
—1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine. — 4. Évolution de la doctrine. — 5. Sources et influence. — 94 6. Orthodoxie. — Voir à la bibliographie l'explication des sigles et le complément des références.
1. VIE
Eckhart est né vers 1260 à Hochheim près de Gotha, en Thuringe. Il entre au noviciat des frères prêcheurs à Erfurt vers 1275. Il est au studium de Cologne aux environs de 1280. Il se forme donc dans le sillage d'Albert le Grand. Celui-ci a fondé le studium général de Cologne en 1248 ; durant six années il y a commenté les écrits mystiques de Denys. Il passe encore les dernières années de sa vie à Cologne, où il meurt en 1280. De plus, lorsque Eckhart entre au noviciat, la province de Teutonie, à laquelle il appartient désormais, est gouvernée par un disciple d'Albert, Ulrich de Strasbourg, qui, tout pénétré encore de l'enseignement de son maître, l'a diffusé durant ses récentes années de lectorat à Strasbourg. On trouve Eckhart à Paris, au couvent Saint-Jacques, dès 1293, comme lecteur des Sentences ; il y donne un sermon à Pâques 1294 (cf Th. Kaeppeli, Praedicator monoculus.., p. 160). A une date antérieure à 1298, il est élu prieur d'Erfurt et nommé vicaire de la province de Thuringe. Désormais il ne cessera plus d'exercer des charges importantes dans l'ordre dominicain ; signe de la confiance que ses supérieurs et ses frères lui témoignent. Il reçoit le titre de maître en théologie en 1302. C'est durant un de ses premiers séjours à Paris qu'a lieu une dispute avec le franciscain Gonsalve de Balboa, contre qui Eckhart défend le primat de l'intelligence. En 1303, il quitte Paris, vraisemblablement expulsé en juillet, avec les religieux (par exemple Duns Scot) qui ont refusé de signer un appel de Philippe le Bel du pape au concile général (Koch, col. 163-164). Le pape lui confère directement le titre de licencié, en même temps qu'à Remi de Florence, religieux de Santa Maria Novella. Il est nommé provincial de la nouvelle province de Saxe, en 1304. C'est Aymeric de Plaisance, au lendemain de son élection comme maître général, qui le confirme dans cette charge. Celle-ci sera renouvelée, et il l'exercera...

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