— 1. Nature. — 2. Nécessité spirituelle. — 3. Objections. — 4. Limites et valeur.

1. Nature.

— L'effort trouve sa place dès qu'une activité ne procure pas le résultat cherché par un déroulement fluide, aisé, euphoriquement adapté. Jusque-là, en effet, on agit sans effort. Mais une résistance s'éprouve, un obstacle se dresse, une difficulté survient, fût-ce celle d'un simple progrès à réaliser. Ou bien, la tâche nous fait l'effet de devenir ardue et réclame endurance : c'est la source du dynamisme qu'atteignent chez nous la fatigue, la douleur, la répugnance, l'ennui, le désintérêt, voire la concurrence d'un nouveau genre 332 d'attrait. Dès lors que l'on veut poursuivre, une réaction s'impose : renforcement des énergies déjà en cause ; entrée en jeu de ressources nouvelles ; meilleur réglage, meilleure organisation, meilleure concentration de nos pouvoirs ; intensité plus grande du vouloir pour résister à ce qui pousse au laisser aller et à l'abandon, pour surmonter ce qui s'oppose au rendement et le doter de ses moyens. Nous avons décrit plutôt jusqu'ici un effort qui vient s'insérer dans une activité en cours ; mais l'appréciation mentale peut supputer dès le début qu'il y aura difficulté. Une attitude d'effort y correspondra dès le premier instant. On s'y prend de la sorte pour soulever un poids que l'on estime lourd avant d'y avoir mis la main. De même, en tout genre d'activités. Le caractère, l'ampleur, la durée d'une entreprise, la perspective de progrès continus à y réaliser réclament, on le sait à coup sûr, une suite d'efforts qu'il y aura à maintenir et renouveler jusqu'au terme, et ils en requièrent dès l'abord la disposition. L'effort a de nombreux visages. Pas seulement en tant qu'il est physique, psychologique, ou moral ; mais par la diversité de ses modes. En somme, effort dès qu'une activité doit s'exercer, soit en quantité, soit en qualité, au delà du niveau de la facilité ; dès qu'il est nécessaire de prendre sur soi, de s'imposer une peine au moins légère de manière à fournir...

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