Auteur : Paul VIARD.
 
Tome 4 - Colonne 342
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Titre de l'article : ÉGINHARD (EINHARD), † 840.
Début de l'article :
— Éginhard, né dans la vallée du Main vers 770, fut éduqué à l'abbaye de Fulda, où il devint scribe, puis à la cour de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle, à partir de 792 /4 ; il plut au point d'être bientôt choisi comme le confident et le maître d'oeuvres de l'empereur † 814. Louis le Pieux lui renouvela la même confiance et le dota de terres et d'abbayes. Secrétaire de Louis et précepteur de Lothaire, Éginhard ne semble avoir été ni prêtre, ni moine. Marié, il vécut en « abbé laïc », sage, lettré, fort pieux. Peu avant 830, il se retira, en compagnie de sa femme Emma, désormais « sa soeur bien-aimée » (elle mourra en 836), auprès de l'abbaye de Seligenstadt, qui, sous sa direction, se distingua comme un centre culturel et religieux. Il y mourut le 14 mars 840. Éginhard fut un humaniste, disciple d'Alcuin, et l'ami de Raban Maur, abbé de Fulda, † 856. Il composa, entre 817 et 822 probablement, la célèbre Vita Caroli Magni, entre 830 et 834 l'Historia translationis beatorum Christi martyrum Marcellini et Petri, puis le De adoranda cruce en 836 et enfin un Libellus de psalmis. Ces ouvrages manifestent une piété éclairée et ardente. Le De adoranda cruce répond à une question que Loup de Ferrières, pendant son séjour à Fulda, avait posée à Éginhard. Celui-ci prenait ainsi part à la querelle sur la vénération de la croix et des reliques des saints qu'avaient violemment attaquée Claude de Turin et vigoureusement défendue le moine irlandais Dungal et l'évêque d'Orléans, Jonas. L'Historia l'avait engagé plus encore, car Éginhard avait obtenu des reliques des saints Marcellin et Pierre pour ses domaines. Il est à noter que le De adoranda cruce parle surtout de la prière. Un manuscrit de Verceil contient le Libellus de psalmis, simple recueil de prières extraites du psautier, analogue à celui de saint Bède (PL 94, 515-529 ; Corpus Christianorum 122, 1955, p. 452-470 ; DS. t. 1, col. 1324-1325). et de Prudence de Troyes † 861 (PL 115, 1451-1457). Peut-être que le meilleur titre d'Éginhard à figurer ici est encore son humanisme profondément chrétien, que révèlent ses écrits, notamment sa correspondance. Ses lettres à Loup de Ferrières sont...

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