— Nous ne connaissons rien de la vie d'Élie, sinon ce que nous en disent les manuscrits, qui lui donnent le titre d'ecdicos (juge ecclésiastique), la qualité de prêtre et sans doute de moine. Une confusion due à Fr. Combefis l'a fait appeler Cretensis ; M.-Th. Disdier propose de l'identifier avec un Élie, mélode du 11e-12e siècle (Échos d'Orient, t. 31, 1932, p. 43). Retenons qu'aucun manuscrit n'est antérieur au 12e siècle. La seule oeuvre d'Élie qui nous soit parvenue est un florilège spirituel, que certains témoins manuscrits attribuent à tort à saint Maxime le confesseur ou à Jean de Carpathos, et dont le titre original semble bien être ̉Ανθολόγιον γνωμιxὸν ϕιλοσόϕων σπουδαίων (PG 127, 1129). Apparemment Élie ne serait qu'un compilateur, s'en rapportant à l'expérience spirituelle des ϕιλόσοϕοι σπουδαῖοι, ces amis de la véritable sagesse que sont, pour les byzantins, moines et ascètes. Eh réalité, cet écrit ne fournit aucune référence et l'auteur, ne citant personne, y condense plutôt les règles de la vie ascétique que pouvaient lui suggérer ses lectures, ses contacts, ses réflexions personnelles. Il ne compose donc pas un florilège proprement dit. Le recueil, divisé en chapitres, n'est cependant pas 577 un traité de vie spirituelle au sens moderne du mot. Le genre adopté, les « chapitres », si familier aux moines byzantins (cf art. CENTURIES, DS, t. 2, col. 416-418), procède par touches successives et s'accommode volontiers de redites, voire de contradictions. Il est d'ailleurs malaisé, devant l'état du texte imprimé, de savoir si l'on a affaire à un écrit d'une seule venue ou à des opuscules distincts réunis sous un même titre : la présence de quatre sections, introduites chacune par un distique et traitant de thèmes différents, laisse quelque doute sur l'unité primitive de l'oeuvre. M.-Th. Disdier codifie ainsi le mouvement de pensée qui sous-tend ces réflexions décousues : 1) le départ de l'Égypte, ou l'élimination du péché par la purification du corps ; 2) le passage de la mer Rouge, ou la mortification des passions par la purification de l'âme ; 3) le...

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