Auteur : Étienne CATTA.
 
Tome 4 - Colonne 580
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Titre de l'article : ÉLISABETH DE FRANGE (1764-1794),
Début de l'article :
— 1. Vie spirituelle. — 2. Rayonnement.
1. VIE SPIRITUELLE.
— Élisabeth de France, soeur cadette de Louis XVI, est née le 3 mai 1764 à Versailles. Son père était le dauphin Louis † 1765, fils de Louis XV, époux en secondes noces (1747) de Marie-Josèphe de Saxe † 1767, fille d'Auguste III roi de Pologne. Sans illusion sur le caractère et l'issue des événements révolutionnaires, elle est aux côtés de Louis XVI dans la fuite 581 de Varennes, dans la journée du 20 juin 1792 et au Temple. Elle est guillotinée le 10 mai 1794, à Paris. Dotée, en 1781, du château de Montreuil, elle y organisa sa vie dans la simplicité et la charité. Des indices précoces font discerner un éveil habituel aux pensées de la foi et les habitudes d'une piété profonde harmonisée avec les conditions de son état. « Dieu me fait la grâce de me conserver la gaîté », dit-elle encore deux jours après la journée du 20 juin. Qu'elle ait pensé à la vie religieuse est certain, soit en faveur des Dames de Saint-Cyr qu'Élisabeth visitait fréquemment, soit plutôt du carmel de Saint-Denis, qu'illustrait sa tante Louise de France, fille de Louis XV (Geoffroy de Grand-maison, Madame Louise de France, la vénérable Thérèse de Saint-Augustin (1737-1787), coll. Les Saints, 1907 ; 9e éd. 1925), où elle se plaisait à remplir les offices de la vie religieuse. La disposition prédominante chez Élisabeth fut celle de l'abandon à la Providence. On connaît son Acte d'abandon : « Que m'arrivera-t-il aujourd'hui, ô mon Dieu ? Je l'ignore… », qu'elle récitait au Temple. Il n'est pas d'elle cependant, car on le rencontre déjà dans les lettres de Caussade (cf RAM, t. 15, 1934, p. 103-104). On pourrait multiplier les citations de sa correspondance : « Lorsqu'on est véritablement à Dieu, l'on n'est jamais malheureux, quelque peine, quelque chagrin qu'il faille supporter… Pourquoi nous troubler de ce que nous deviendrons ? Nous serons fidèles, et Dieu y pourvoiera… » (1786). « On n'est pas quitte pour cela de beaucoup prier et d'importuner le Ciel : de lui arracher (si on peut se servir de cette expression) ce qu'il veut peut-être nous accorder....

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