— 1. Itinéraire spirituel. — 2. Doctrine spirituelle et rayonnement.

1. Itinéraire spirituel.

— Élisabeth Catez est née le 18 juillet 1880 au camp d'Avor, près de Bourges, où son père était officier. A 14 ans, elle fait voeu de virginité ; elle entre au carmel de Dijon le 2 août 1901 ; elle est professe le 11 janvier 1903 (solennité de l'Épiphanie). Le 21 novembre 1904, elle compose sa célèbre prière : « O mon Dieu, Trinité que j'adore ». A l'automne 1905, elle découvre dans saint Paul sa vocation suprême de « louange de gloire de la Trinité ». Elle meurt le 9 novembre 1906. Sa cause a été introduite en cour de Rome. L'itinéraire spirituel d'Élisabeth de la Trinité se présente en une merveilleuse continuité et unité : elle demeure avant tout l'âme en qui habite la Trinité et sa vocation suprême de « louange de gloire de la Trinité » se situe dans la ligne de cette grâce fondamentale. A 19 ans, la lecture d'un ouvrage de sainte Thérèse d'Avila dont sa mère était une grande admiratrice, devait jouer un rôle d'éveil à la présence divine au plus intime de son âme. Élisabeth relate dans son Journal : « Je lis en ce moment le Chemin de la perfection. Cela m'intéresse énormément » (Écrits, p. 39). Il est surtout un chapitre qui a retenu son attention et l'a illuminée pour toujours, le commentaire sur ces paroles du « Notre Père » : « qui êtes aux cieux ». Élisabeth y découvre ce qui constituera l'intuition-clé de sa voie spirituelle : une vie d'intimité avec Dieu au dedans. La lecture du Chemin de la perfection inaugure cette prise de conscience de l'habitation divine. Non seulement Élisabeth fait ainsi sienne l'intuition centrale de la mystique thérésienne, dont nous retrouvons le développement le plus évolué dans la septième demeure du Château de l'âme, mais elle lui emprunte, littéralement, des formules qui lui deviendront familières et qui reviennent dans son Journal comme résolutions pratiques : « Que rien ne puisse me distraire de Vous ; que ma vie soit une oraison continuelle ! Quand j'assiste...

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