— On a admis traditionnellement qu'Élisée était ou contemporain ou très proche du soulèvement de l'Arménie chrétienne (449-451) dont l'Histoire de Vardan et de la guerre des arméniens décrit les péripéties ; il serait mort après s'être retiré dans la solitude, soit vers 480, soit au cours du 6e siècle. N. Akinian (cf bibliographie) vient de remettre en question la chronologie d'Élisée : composée au début du 7e siècle et non au 5e, l'Histoire se rapporterait à l'insurrection du Magominien Vardan II (572) et aurait été remaniée au 9e siècle pour devenir la geste de Vardan I. L'hypothèse rendrait compte de plus d'une incohérence textuelle, mais il est prématuré de la tenir pour une certitude historique. Épopée nationale qui assure à Élisée une place de choix dans la littérature arménienne, l'Histoire de Vardan est surtout le récit d'une croisade religieuse dominée par l'alternative : mourir pour sa foi ou apostasier ; les héros de cette lutte seront honorés comme martyrs (cf Bibliotheca hagiographica orientalis, Bruxelles, 1910, n. 1237-1240), et le livre s'apparente aux Passions anciennes. D'autres oeuvres existent sous le nom d'Élisée, mais leur authenticité reste fort discutée. L'édition de Venise de 1859 comporte : 1) un groupe d'homélies sur le baptême du Christ (p. 207-212), sur la transfiguration (p. 213-239), sur la passion, la sépulture, la résurrection et les apparitions aux apôtres (p. 240-328), sur l'apparition au lac de Tibériade et la prédication des apôtres (p. 328-355), sur la commémoraison des morts (p. 357-362), sur le jugement dernier (p. 355-356) et sur les esprits des hommes (p. 369-376). L'homélie sur la transfiguration ne peut être antérieure à 530 ; elle est attribuée à un 595 Élisée (prêtre ou moine) qu'Akinian identifierait volontiers avec l'historien. — 2) Un bref Commentaire du Pater (p. 199-206) met en relief les titres de noblesse du chrétien et contient de beaux développements sur l'eucharistie....

[...]