Auteur : Louis-MARIE.
 
Tome 4 - Colonne 596
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Titre de l'article : ÉLISÉE DE SAINT-LOUIS, carme déchaussé, 1728-1783.
Début de l'article :
— Jean-François Copel, né à Besançon le 21 septembre 1728, fils d'un avocat au parlement de Franche-Comté, entra en 1744 chez les carmes déchaussés et émit ses voeux solennels le 25 mars 1745. Appréciant la pénétration et la clarté de son esprit, ses supérieurs firent de lui un professeur pendant six ans. En 1756, il commença sa carrière de prédicateur et vint à Paris en 1757. Diderot l'ayant entendu fut frappé de la qualité de son argumentation. Il parla avec enthousiasme de sa « découverte ». On se pressa pour écouter Élisée. Il assura ce ministère durant vingt-six ans, notamment trois fois devant la cour. Son dernier carême fut prêché à Dijon en 1783. Il mourut à Pontarlier le 11 juin de cette année. Sa prédication est un exposé de la philosophie chrétienne. Son attitude est défensive. Il constate les progrès de l'impiété et s'attache à montrer les conséquences, sociales particulièrement, des doctrines des philosophes. Pour lui, le fondement de la morale et de la perfection chrétienne est l'eudémonisme. Il propose à l'homme la poursuite du vrai bonheur dans la justice et la vertu ; il montre « la vérité, la vertu, le bonheur, avec ces attraits touchants qui dissipent les charmes de l'erreur » (sur les devoirs dans la société, t. 2, p. 82). Aux attaques contre la Providence, Élisée répond par une apologétique qui veut faire discerner en tout les attentions paternelles de Dieu et naître la reconnaissance. Cependant, pour ce religieux austère, les biens honnêtes eux-mêmes sont dangereux. Ils le sont socialement, car si « le motif le plus propre à former des citoyens et à rendre leurs talents actifs et leur vertu féconde… est celui qui leur propose des récompenses capables de les dédommager de tous les sacrifices qu'ils font au bien public » (p. 78), ce motif est insuffisant, parce qu'il conduit l'intérêt personnel à entrer en conflit avec le bien public. Le seul moyen de lier l'intérêt particulier à l'intérêt général c'est « l'espérance d'une gloire immortelle » (t. 1, p. 81). Ces biens sont dangereux psychologiquement, parce qu'ils enracinent l'orgueil, développent la cupidité ou au moins l'estime de cette vie, or, « dès qu'il se plaît dans son exil, (le chrétien) devient indigne de la céleste patrie ». Élisée n'est pourtant pas...

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