Auteur : Pierre JANELLE.
 
Tome 4 - Colonne 603
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : ELYOT (THOMAS), humaniste anglais, moraliste et écrivain dévot, vers 1490-1546.
Début de l'article :
— Originaire du comté de Wiltshire et fils d'un fonctionnaire royal, Thomas Elyot ne fut étudiant ni à Oxford ni à Cambridge, mais reçut, comme élève du médecin helléniste Linacre, une éducation originale, qui le familiarisa avec les littératures de l'antiquité non moins qu'avec son art médical. Devenu le protégé du cardinal Wolsey, il occupa, de 1523 à 1533, divers emplois publics, notamment, en 1532, celui d'ambassadeur à la cour de Charles-Quint. Il devait cette charge à la faveur d'Anne Boleyn, au service de laquelle il était alors. Il avait pour mission d'amener l'empereur à accepter l'annulation du mariage de Henri VIII avec Catherine d'Aragon et de se saisir de la personne du réformateur anglais William Tyndale. Il ne réussit ni dans l'une ni dans l'autre de ces tâçhes. Vers 1533, en raison de son attachement à Catherine d'Aragon, il semble avoir connu la défaveur royale, et se retira dans une vie d'« études tranquilles ». En 1535, il reparaît dans la vie publique et fait partie de la commission chargée d'évaluer les annates et dîmes saisies par Henri VIII. On a cru, d'après une affirmation de N. Harpsfield, que lui avait été confiée, à cette date, une nouvelle ambassade auprès de Charles-Quint : ambassade au cours de laquelle l'empereur lui aurait appris, à Naples, l'exécution de son ami Thomas More. Mais R. W. Chambers a démontré, d'une manière concluante, qu'il y avait là une confusion entre 1535 et 1532, date à laquelle l'empereur avait dû s'entretenir avec Elyot, non de la mort, mais de la disgrâce de l'auteur de l'Utopie. Nous voyons encore Elyot membre de la Chambre des Communes en 1542. Il meurt le 20 mars 1546, avant que l'avènement d'Édouard VI ne le mette dans la nécessité d'avoir à prendre nettement parti contre la Réforme. Pour juger de l'attitude religieuse d'Elyot, il faut retenir qu'il appartenait à la « famille » d'humanistes groupés autour de Thomas More, avec qui il était en relations d'intime amitié. Mais, tout comme les Gardiner 604 et les Tunstall, il se laissa subjuguer par le prestige de Henri VIII et par la peur qu'il inspirait. Ses lettres à Cromwell de 1533 à 1536 nous le montrent terrifié d'être considéré comme suspect,...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 4 pages.