— Émon naquit en Frise, vers 1170. Il étudia à Paris, Orléans et Oxford. Prêtre, il fut nommé curé à Husdinge, son pays natal. Il se fit bientôt prémontré à Wittewierum (Floridus hortus), près de Groningue. Il devint le premier abbé du monastère, fonda une école et un célèbre scriptorium. Il fit de la transcription des manuscrits le travail principal de ses religieux ; il y consacrait lui-même tout le temps dont il pouvait disposer. Il mourut le 13 décembre 1237. Émon affirme qu'il a composé des oeuvres spirituelles. Menco, continuateur de sa Chronique, énumère des « opuscula manualia et brevia » : Arbor vitiorum et virtutum ; De differentia criminum ; De differentia virtutum politicarum et theologicarum ; De anima. Son oeuvre principale est le Chronicon. Commencé en 1218, et poursuivi par Menco et un autre continuateur jusqu'en 1296, ce Chronicon contient des données intéressantes sur l'histoire de l'empire, les idées religieuses, culturelles et politiques du temps ; il est composé « ad contemplandam magnalia et mirabilia et terribilia Dei ». Émon n'a pas composé de traité de spiritualité. On trouve néanmoins dans son Chronicon divers exposés très instructifs, qui ont parfois l'allure de confession. Insistant sur l'importance de la récitation chorale de l'office, il souligne que ces exercices choraux doivent être soutenus par une « lectio » assidue, par une considération des vérités de la foi, « meditationi vacent » ; ainsi ces vérités pourront-elles pénétrer profondément dans le coeur et permettre une union vraiment intime avec Dieu. — Émon semble avoir souffert de tentations graves contre la foi et la chasteté. Comme remède, il préconise la prière, la lecture, l'eucharistie surtout. Éditions du Chronicon (ou Chronica), suivi, sans interruption, du De anima ou Soliloquia magistri Emonis, — simple démarquage du De anima de Cassiodore (DS, t. 2, col. 276-277) — : Ant. Matthaeus, Analecta veteris aevi, t. 3, Leyde, 1698, p. 1-162, ou 2e éd., t. 2, La Haye, 1738, p. 1-110 ; Ch.-L. Hugo, Sacrae antiquitatis monumenta, t. 1, Étival, 1725, p. 429-503 ;...

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