— 1. Dans la Bible. — 2. Dans la tradition. — 3. Endurcissement et grâce. Dans les écrits de l'Orient grec, trois mots servent à désigner l'endurcissement : πώρωσις, qui étymologiquement signifie le cal cicatriciel d'une plaie ou d'un os, région saillante, durcie, insensible ; σxληροxαρδία, « coeur sclérosé » ; et ἀναισθησί, insensibilité. Les latins emploient les termes obduratio et duritia cordis. Ces mots évoquent l'état d'une âme qui, de perméable et de souple qu'elle était, s'est progressivement insensibilisée et raidie vis-à-vis des appels de la conscience, de Dieu ou des autres. Insensibilisée, elle perçoit de moins en moins les invitations de la grâce ; raidie, elle refuse de répondre à celles qu'elle entend encore ; double aspect d'un même état : les sens spirituels s'émoussent et ne transmettent plus aucun avertissement ; la volonté se défend de plus en plus contre l'emprise du bien, jusqu'au moment où, perdant l'habitude de l'effort, elle devient comme inerte devant les velléités de redressement. Précoce ou tardive dans une vie spirituelle, cette atonie s'installe à demeure ; l'âme a perdu, ou risque de perdre, les qualités essentielles de la vie, le contact vivant avec le réel humain ou surnaturel, et le goût du don d'elle-même désintéressé. Cet état coupable, puisque voulu, est en même temps une fatalité pesant sur l'âme ; car celle-ci s'est privée peu à peu de ses moyens de secouer sa torpeur, à supposer qu'elle le désirât : l'endurcissement est autant une atrophie de la liberté qu'un refus actuel, autant un châtiment immanent qu'un vice. L'oblitération de la conscience ou aveuglement a déjà fait l'objet d'un article. Le point de vue, ici, est plus large, reprenant ce qui a été dit alors, pour l'intégrer dans l'analyse d'un mal qui affecte, non seulement la faculté de se juger, mais encore toute la personnalité morale et spirituelle.

1. La Bible.

— Les Livres sacrés enveloppent dans une même réprobation la cécité volontaire, la surdité et l'endurcissement du coeur (

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