— Le mot entretien est récent dans la langue française ; il a sans doute été parrainé par Jacques Amyot ; on le rencontre en tout cas dans la seconde moitié du 16e siècle avec les sens du vieux mot entretènement. Sa vogue sera grande au 17e et au 18e siècle, où son acception noble est prédominante. Des Entretiens de Guez de Balzac aux Entretiens sur la pluralité des mondes de Fontenelle en passant par les Entretiens de Pascal avec M. de Sacy et les Entretiens sur la métaphysique et la religion de Malebranche, on entend par là un exposé ordinairement dialogué sur un thème sérieux, voire savant, traité avec la clarté, la force et l'enjouement d'un maître en l'art de dire et d'écrire. Les auteurs spirituels de tout pays ne furent 764 pas en reste et l'entretien spirituel devint un genre littéraire, comme le dialogue ou la conférence. Les Entretiens spirituels de saint François de Sales, mis en ordre par sainte Jeanne de Chantal, en constituent l'un des modèles les plus vivants et les plus profitables (DS, t. 2, col. 1398-1399). Et c'est un testament spirituel que nous trouvons dans Les derniers entretiens de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ou Novissima verba (Lisieux, 1926). On peut distinguer deux catégories d'entretiens : les uns ont pour but de faciliter questions et réponses, les autres sont consacrés à des colloques avec Dieu. Les entretiens spirituels offrent ainsi des moyens de s'instruire et de s'édifier ou des témoignages de l'intimité de l'âme avec Dieu. Des entretiens de cette sorte ont été déjà abondamment cités : art. CATÉCHISMES SPIRITUELS, COLLOQUE, CONFÉRENCES SPIRITUELLES, CONVERSATION SPIRITUELLE, DIALOGUES SPIRITUELS. Pour éviter toute redite et par manière de complément, nous avons groupé ici un certain nombre d'entretiens spirituels anonymes ou d'oeuvres similaires, en essayant d'identifier les auteurs. On aurait pu y faire figurer sermons ou homélies. Sermo désignait d'abord une « conversation familière » (A. Ernout-A....

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