— 1. Essence. — 2. Causes et effets. — 3. Traitement. Laissant de côté toutes les acceptions familières ou impropres qui ne touchent pas directement à la spiritualité, on ne retiendra que le sens classique qui fait de l'envie, à la fois, un péché, une passion et un vice ; vice qui, suivant une tradition remontant à Origène, reprise et systématisée par Évagre, Cassien et saint Grégoire le Grand, figure habituellement sur la liste des « péchés capitaux » (I. Hausherr, L'origine de la théorie orientale des huit péchés capitaux, dans Orientalia Christiana, t. 30, 1933, p. 164-175 ; voir déjà dans le Testament des 12 Patriarches : Siméon, PG 2, 1045-1052).

1. Essence.

— 1° D'après sa définition nominale et vulgaire, l'envie consiste à voir de mauvais oeil le bonheur d'autrui : tristesse de le voir réussir et, conséquemment, joie de le voir échouer. 1) Multiples et spécifiquement distinctes sont les impressions fâcheuses provoquées par les avantages, ou les revers, du prochain. Il convient de les départager soigneusement et, avant de préciser ce qu'est l'envie, de dire ce qu'elle n'est pas. A mesure que seront éliminées d'autres valeurs approximatives (il en est qui ne prêtent nullement à confusion, tel le plaisir qu'éprouve le sadique à voir souffrir), la notion d'envie se dégagera plus clairement. a) L'envie ne se confond pas avec la crainte, qui est le malaise ressenti en face d'une puissance hostile et menaçante. Cette crainte, de soi moralement indifférente, ne serait répréhensible que pour autant qu'elle serait injustifiée. — b) L'envie n'est pas l'indignation provoquée par la constatation d'un succès immérité. Cette indignation est parfaitement légitime ; elle est même une vertu naturelle que saint Thomas, à la suite d'Aristote, appelle némésis (2a 2ae q. 36 a. 3 ad 3 ; De malo q. 10 a. 2 ad 8). Sans doute, elle peut s'accompagner de désordre moral. C'est pourquoi saint Thomas fait remarquer que la paix d'un homme vraiment surnaturel ne doit pas...

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