— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine spirituelle. — 4. Pseudo-Épiphane.

1. Vie.

— La biographie de saint Épiphane offre un certain nombre d'incertitudes. Il était né, au dire de Sozomène (Historia ecclesiastica 6, 32, PG 67, 1392), à Besandouc, village de Palestine, proche d'Éleuthéropolis. De pauvres juifs, comme l'indique la Vita Epiphanii (2, PG 41, 25c) par ailleurs si peu sûre, 855 ou bien de riches chrétiens, comme le suppose D. Papebroch (PG 41, 119c) ? Il est difficile d'en décider, comme aussi de préciser à quelle date : l'opinion la plus commune la fixe aux environs de 310, parce que saint Jérôme, en 392 (De viris illustribus 114, PL 23, 707), présente Épiphane comme très vieux.

1° Le solitaire.

— Pendant une trentaine d'années, jusqu'à son élévation à l'épiscopat, Épiphane vécut la vie monastique. Alla-t-il en Égypte pour s'y initier ou s'y perfectionner ? encore une question insoluble. La « synopsis » qui ouvre l'Ancoratus (PG 43, 12a) affirme qu'il revint en Palestine à vingt ans, après avoir passé en Égypte sa jeunesse religieuse. On peut tout autant croire, avec la Vita (8, PG 41, 33ab), qu'il embrassa la vie religieuse en Palestine, où le monachisme était florissant depuis qu'Hilarion s'y était établi au début du siècle. Ce qu'Épiphane raconte (Adversus haereses 26, 17, PG 41, 360) de sa rencontre en Égypte avec des femmes gnostiques inviterait peut-être à lui supposer un âge un peu moins tendre. De toute façon, la majeure partie de sa vie monastique s'écoula dans le monastère fondé et peuplé par lui, sis à proximité de son lieu de naissance et appelé le Vieux (S. Jérôme, Ep. 82, 8, PL 22, 740).

Elle n'alla point sans connaître des mouvements et des courants qui agitaient le siècle : remous de l'arianisme reprenant vigueur après la mort de Constantin en 337, persécutions subies par les fidèles tenants du « consubstantiel » de Nicée, divisions et ruptures de communion entre tant de prélats parfois fort estimables de part...

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