— Depuis la découverte de l'Interpretatio evangeliorum, aucune lumière n'a été faite sur l'énigmatique Epiphanius qui en serait l'auteur. G. Morin a proposé, à titre d'hypothèse, de voir en lui un évêque de Bénévent (5e-6e siècle) ou de Séville (441-461). Mais les seules données certaines concernent son origine latine et sa qualité d'évêque. L'étude lexicologique d'A. Erikson permet, avec vraisemblance, de dater le commentaire de la fin du 5e ou du début du 6e siècle. Les 62 chapitres constituant l'Inter pretatio evangeliorum n'ont d'autre unité que celle des séquences évangéliques (Matthieu, Marc et Luc) qu'ils commentent. Aucun développement oratoire, bien qu'il s'agisse d'homélies ; aucune recherche exégétique. Ces notes de prédication, un peu ternes dans leur fidélité à la tradition (Ambroise, Jérôme, Augustin, voire Origène, cf par exemple le ch. 49 sur le bon samaritain) visent un milieu chrétien dont la foi rudimentaire est à éclairer et à stimuler : d'où l'insistance sur les béatitudes (p. 17-20, 27), sur l'intériorité du royaume (p. 33, 97-99, 107), sur la générosité à l'égard des pauvres (p. 26, 101, 128 : « non quaerit Deus quantum, sed ex quanto facias » ; p. 88 : « Dominus nudus alget in paupere » ; p. 137-139, 148-152), sur l'humilité de l'enfant (p. 43-44, 166-167). Certaines affirmations abruptes à propos du mariage (p. 161-162 : « malum est tangere mulierem ») dénotent un rigorisme qui s'expliquerait davantage chez Ambroise ou Jérôme, mais ne suffit sans doute pas à rejeter Épiphane dans l'hétérodoxie. A. Erikson, Sancti Epiphanii episcopi Interpretatio evangeliorum, coll. Acta reg. Societatis humaniorum litterarum Lundensis 27, Lund, 1939 (édition critique). G. Morin, Le catalogue des manuscrits de l'abbaye de Gorze au XIe siècle, dans Revue bénédictine, t. 22, 1905, p. 12-14 ; Pour un prochain volume d'anecdota, t. 24, 1907, p. 269 ; Le commentaire inédit de l'évêque latin Epiphanius sur les Évangiles, p....

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