Auteur : Jean LEFLON.
 
Tome 4 - Colonne 909
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Titre de l'article : EPPINGER (ÉLISABETH ; en religion MARIE-ALPHONSE), fondatrice des sœurs de Niederbronn, 1814-1867.
Début de l'article :
— Élisabeth Eppinger est née à Niederbronn, alors ville d'eaux, le 9 septembre 1814, dans un foyer de paysans alsaciens vivant fort pauvrement. Son instruction demeure rudimentaire : elle ne saura jamais écrire. D'une vie chrétienne très sérieuse dès l'enfance, elle passe, à partir de 1830, par de pénibles épreuves spirituelles et physiques : désolations, aridités, angoisses, longues maladies annihilantes. Tertiaire de Saint-François en 1842, sa vie spirituelle est de plus en plus profonde, sous la direction énergique et éclairée de son curé, Jean-David Reichard (1796-1867). En 1846 commence la période des extases, visions et révélations ; son directeur finit par se convaincre qu'il s'agit de grâces authentiquement surnaturelles. Des professeurs du séminaire de Strasbourg et André Raess † 1887, évêque du diocèse, concluent dans le même sens (1848). Prophéties et visions, bientôt connues, attirent de nombreux visiteurs, d'autant que les Lettres sur l'extatique de Niederbronn les divulguent dès 1849 avec beaucoup de sympathie. Reichard prit note, jour par jour, pendant deux ans, de toutes les révélations et des états mystiques d'Élisabeth ; il communiquait ces relations à Mgr Raess. Ce truchement rend toute appréciation objective difficile, car, comme il arrive souvent, les prédictions comportent des zones claires et des zones obscures, les plans s'y mêlent et s'y confondent. Un complexe politico-religieux pèse sur l'interprétation de certaines visions : « la voyante d'événements politiques se rapportant à la situation contemporaine », notamment à la situation de Pie IX, 910 de la Suisse et de la France, semble se laisser illusionner en certains cas (par exemple dans l'aventure d'un faux Louis XIII) ; ce qui lui vaut de tenaces contradicteurs, tels Mgr Villecourt, évêque de la Rochelle, et Louis Veuillot. Appelée à la vie religieuse depuis l'âge de seize ans, mais nécessaire dans sa famille, Élisabeth ne peut entrer au Bon-Pasteur ; Mgr Raess refuse ensuite son admission chez les soeurs de Ribeauvillé. A la fin de 1848, elle se croit invitée par Dieu à fonder, sur place, une congrégation nouvelle, qui se consacrerait aux pauvres, aux malades et à tous les abandonnés pour les assister à...

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