— 1. Épreuves du juste. — 2. Épreuve des anges et notion d épreuve spirituelle. — 3. Épreuve des hommes. — 4. Le renoncement. — 5. La mortification. — 6. Splendeur du but. — 7. Le purgatoire sur terre.

1. Les épreuves du juste.

— « Il y avait jadis, au pays de Uç, un homme appelé Job : un homme intègre et droit qui craignait Dieu et se gardait du mal » (Job 1, 1). Or, ce juste fut, par permission divine, horriblement éprouvé dans ses biens, dans ses enfants et jusque dans sa chair, atteint d'un ulcère malin de la plante des pieds au sommet de la tête. — Crises de désarroi, incompréhension totale de sa femme et de ses amis : il est à la fois juste et torturé. Des commentaires que saint Thomas d'Aquin nous a laissés de la sainte Écriture, celui du livre de Job est l'un des plus précieux et des plus féconds pour notre vie spirituelle. Saint Thomas admet l'historicité du livre, mais il le note avec finesse dans son prologue : « Qu'il en soit ainsi ou autrement, cela n'a pas grande importance du point de vue de l'enseignement qui veut nous être donné ». Et c'est vrai. La plupart des philosophes de l'antiquité, rappelle le docteur, ont pensé que le cours ordonné de la nature témoignait manifestement d'une providence, mais la plupart d'entre eux ont cependant douté de celle-ci quant aux actions des hommes. « Ce doute fut entretenu d'abord et avant tout par le fait que les événements humains se présentent à nous sans ordre aucun : ce n'est pas toujours le bien qui arrive aux bons, ni le mal aux méchants, ni toujours d'ailleurs, en sens inverse, le mal aux bons, ni le bien aux méchants, mais c'est indifféremment le bien ou le mal qui arrive soit aux bons, soit aux méchants. Voilà ce qui trouble au premier chef le coeur des hommes et les porte à croire que la providence divine ne s'occupe pas d'eux. Pour les uns, hormis l'action de l'homme lui-même, tout procède du hasard ; pour les autres, tout est soumis à une fatalité céleste… Or toute l'intention du livre de Job est de nous amener à conclure, par des raisons plausibles, que les choses humaines sont, elles...

[...]