Auteur : Richard G. VILLOSLADA.
 
Tome 4 - Colonne 925
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Titre de l'article : ÉRASME (DIDIER), humaniste, 1466/9-1536.
Début de l'article :
— 1. Vie et oeuvres spirituelles. — 2. Caractère de sa spiritualité.
1. Vie et oeuvres spirituelles.
— Didier (Desiderius) Érasme naquit à Rotterdam en la nuit du 27 au 28 octobre 1466 (en 1469, selon A. Hyma, R. Post et d'autres). Sa mère Marguerite était la fille d'un médecin de Zevenbergen. Son père, Gérard, était prêtre, remarquable copiste de manuscrits et féru de belles-lettres. C'est une légende d'admettre la naissance de Didier avant l'ordination de son père. Son nom de baptême est Érasme et non Gerardus, comme on le dit parfois. Plus tard, nous ne savons pourquoi, il aimera le faire précéder de celui de Didier (1496). Enfant, il fréquenta les écoles de Gouda (1470-1475) et de Deventer (1475-1484). Il connut, à Deventer, l'humaniste Alexandre Hegius † 1498. La peste de 1479 emporta sa mère ; peu après mourut son père. Placé sous la tutelle de Pierre-Jean Winckel, il fut envoyé à l'école de Bois-le-Duc, où, dit-il, « vixit, hoc est, perdidit annos ferme tres », chez les frères de la Vie commune (1484-1487). Sur les instances de son tuteur, il décida, en 1487, d'entrer au monastère de Steyn (Emmaüs), près de Gouda, chez les chanoines réguliers de Saint-Augustin, qui suivaient des statuts fort ressemblants à ceux de la congrégation de Windesheim. Il est à noter qu'Érasme fut élevé dans l'esprit de la Devotio moderna. Il prononça ses voeux religieux en 1488. Sa correspondance d'alors ne manifeste aucune répugnance de la vie monastique, ni non plus une ferveur religieuse. Il aspirait à une amitié sentimentale, féminisante, qui contraste fort avec le caractère froid et mesuré que nous ne cesserons plus de rencontrer. Les poèmes latins qu'il compose sont religieux, ce sont surtout des satires contre les vices. Aux environs de 1490 remonte son De contemptu mundi (Opera, t. 5, p. 1239-1262), à la « louange de la vie monastique », dit-il, de la vie solitaire et pacifique du cloître, adonnée à la lecture et à l'oraison, loin des périls et des préoccupations du monde. Il le publia en 1521, y ajoutant, contre les moines modernes, une introduction et un dernier chapitre, qui contredisaient tout le traité. En raison de sa santé, il lui fut permis de mener au monastère une vie moins austère. De plus en...

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