— I. Dans l'Écriture. — II. Chez les Pères de l'Église.

I. DANS L'ÉCRITURE

Dans le monde gréco-romain, l'Église chrétienne a rencontré le fait social de l'esclavage. Cette rencontre suscitait de graves problèmes. Le message chrétien s'adresse, en effet, à tous les hommes sans distinction ; et, de fait, les documents apostoliques nous apprennent avec certitude que riches et pauvres, maîtres et esclaves se coudoyaient dans les premières communautés chrétiennes. Quelle allait donc être la situation de l'esclave à l'intérieur de l'Église ?

1. Situation chrétienne de l'esclave.

— Les apôtres ne bénéficiaient pas, sur ce point, d'un enseignement direct de Notre-Seigneur. Jésus n'a pas traité du problème posé par la situation de l'esclave, ce problème ne se posant pratiquement pas dans la société palestinienne d'alors. Mais déjà les principes fondamentaux de sa solution sont impliqués dans le message du Christ. Notre-Seigneur met en relief l'égalité de tous les hommes devant Dieu. Dieu n'est-il pas créateur de tous, père de tous, rédempteur et sauveur de tous ? Devant lui, tous les hommes sont également faibles et pécheurs ; à tous, il adresse la même invitation à entrer dans son royaume. Le Sermon sur la montagne, les paraboles, enseignent cette égalité ; le Pater en donne la plus remarquable expression. Allons plus loin. Jésus n'a-t-il pas promis une place de choix dans son royaume aux petits, aux pauvres, à ceux que la société humaine méprise et rejette ? Les béatitudes, l'appel du publicain, les paroles miséricordieuses adressées aux pécheresses et jusqu'au larron sur la croix, tout cela renferme les principes qui vont fonder l'attitude chrétienne envers l'esclave et la situation de l'esclave dans la communauté ecclésiale. Surtout, Jésus ne s'est-il pas présenté comme le Serviteur, dont le sacrifice apporte aux hommes la liberté (Mt. 20, 28 = Marc 10, 45 ; cf Luc 4,18 ; Jean 8, 36), et à l'imitation duquel ses disciples devront se faire serviteurs de tous (Mt. 20, 26-27 = Marc 10, 43-44 ; Mt. 23, 11 ;...

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