— Choisir un état de vie, c'est se décider à adopter une forme d'existence à laquelle Dieu nous appelle. La question comporte deux faces : d'une part la vocation divine, d'autre part la libre réponse de l'homme. Le premier aspect, dans sa liaison avec l'appel de l'Église et dans sa nature propre, sera repris à l'article VOCATION. Nous n'en traiterons qu'en fonction du second, qui soulève le problème du choix spirituel et par le fait même celui du discernement des esprits. Voir art. DISCERNEMENT. Nous ne l'aborderons qu'indirectement. De plus, nous ne retiendrons de la tradition que quelques auteurs ; l'enquête sur ce point semble d'ailleurs n'avoir jamais été tentée. 1. A travers la tradition. — 2. Méthode de saint Ignace de Loyola. — 3. Période moderne et contemporaine.

1. A TRAVERS LA TRADITION.

— Il conviendrait d'interroger au préalable les Écritures, si la réponse à notre question n'y paraissait à la fois simple et complexe. D'Abraham à saint Paul, l'histoire du peuple d'Israël et du peuple chrétien est jalonnée d'appels de Dieu. Il s'agit de répondre à la volonté que Dieu manifeste sans même qu'on l'ait cherchée. Les procédés employés pour s'assurer de la réalité de l'appel, — c'est la seule question qui demeure —, peuvent varier : 1389 ou la grâce subjugue et emporte comme en un clin d'oeil la décision, — Abraham, Matthieu, Paul —, ou le « dialogue » avec Dieu est possible et il éclaire les modalités de l'appel, — c'est le cas de certains prophètes et aussi celui de la Vierge Marie —, ou enfin l'âme refuse de reconnaître la légitimité de l'appel, — comme le firent le jeune homme riche et les juifs endurcis. 1° Si nous passons de l'Écriture au temps des Pères, il semble qu'il y ait bien continuité. L'histoire des moines nous apprend que souvent des hommes et des femmes ont décidé de leur vie à la suite de voix entendues. Saint Antoine répond aussitôt à la lecture de l'évangile, — qui est pour lui la voix de Dieu — : « Si tu veux être parfait, vends tout ce que tu as… » (Vita Antonii 2, PG 26,...

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