— I. L'Église éthiopienne. — II. Littérature religieuse éthiopienne.

I. L'ÉGLISE ÉTHIOPIENNE

1. Origine.

— La conversion de l'Éthiopie au christianisme et la première constitution hiérarchique de l'Église éthiopienne ont été l'oeuvre de saint Frumence, syrien de Tyr. Selon la tradition conservée par Rufin, un bateau qui revenait des Indes fut attaqué le long du littoral éthiopien. Deux jeunes syriens, Frumence et Aedesius, capturés et offerts comme esclaves à la cour d'Axoum, réussirent à y acquérir une position privilégiée. Frumence entra en relation avec des marchands gréco-romains chrétiens établis dans le pays. Son apostolat gagna des éthiopiens et le jeune roi Ézana. Quelques années plus tard, Aedesius se retira à Tyr, où Rufin le rencontra (l'historien est donc un témoin direct), tandis que Frumence, parti en Égypte présenter la situation religieuse de l'Éthiopie, était consacré premier métropolite d'Axoum par saint Athanase, sans doute peu après l'élection (328) de celui-ci au patriarcat d'Alexandrie. Une lettre écrite un peu avant 356 par l'empereur Constance aux princes d'Éthiopie demande que Frumence, consacré par Athanase et donc anti-arien, soit renvoyé d'Éthiopie en Égypte et qu'à sa place on accepte un évêque qui partagerait les sympathies ariennes de l'empereur. Le fondateur de l'Église d'Éthiopie est vénéré comme « Père de la paix » et « Révélateur de la lumière ». Ces débuts étaient de grande conséquence : l'Église éthiopienne était rattachée hiérarchiquement à l'Église d'Alexandrie et la succession apostolique par Frumence et Athanase assurée jusqu'à saint Marc, fondateur reconnu de l'Église alexandrine. On a supposé que Frumence, quoique syrien, avait préféré demander sa consécration à Alexandrie plutôt qu'à Antioche, qui se montrait favorable aux thèses arianisantes de Constance. On a émis aussi l'hypothèse de relations qui auraient existé, avant Frumence, entre les premières chrétientés gréco-romaines de la côte éthiopienne et l'évêché de Coptos en haute Égypte : ce qui paraît moins acceptable. Sources. — Rufin,

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