— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine spirituelle.

1. Vie.

— Étienne Langton, originaire du Lincolnshire, vraisemblablement de Langton-by-Wragby, appartient à une famille de la gentry qui lui doit son premier lustre. Il aidera à la promotion de son frère cadet, le 1496 remuant archidiacre Simon. Il apparaît à Paris dans les années 1180 comme maître en théologie, pourvu d'un canonicat à Notre-Dame et d'une prébende à York. La date de sa naissance comme celle de son entrée dans les écoles parisiennes a donné lieu à des conjectures, selon qu'il est considéré comme disciple de Pierre le Chantre (Powicke) ou de Pierre Comestor (Lacombe, Lottin). On assiste aujourd'hui à un retour en faveur de la première (Veal). Sa doctrine est dans la ligne de ces deux théologiens et ne le cède en rien à la leur. Il semble raisonnable d'admettre que Langton naquit vers 1150-1155. A Paris, où il avait d'abord enseigné les arts libéraux, il dut être en relations avec des hommes tels que Pierre de Poitiers, Alexandre Neckham, Guillaume de Leicester (futur chancelier de Lincoln), Robert de Courson, Lothaire de Segni (futur Innocent III), Pierre de Capoue, Prévotin de Crémone. Parmi ses disciples, on doit citer Richard Poore et Thomas de Marlborough, respectivement appelés au siège de Salisbury et à l'abbatiat d'Evesham, Godefroi de Poitiers dont la Somme reflète directement l'enseignement de Langton, et Henri de Sanford, futur archidiacre de Cantorbéry, s'il faut voir en lui le maître H. qui supervisa la compilation du recueil quasi officiel des Questions théologiques. Préconisé cardinal au titre de Saint-Chrysogone (22 juin 1206), Langton abandonne sa chaire parisienne pour Rome. Peu après, l'élection contestée du successeur d'Hubert Gautier † 1205 au siège de Cantorbéry ayant suscité l'intervention du pape, Langton fut élu par une délégation du chapitre mandée coram papa (décembre 1206) et sacré par Innocent III (Viterbe, 17 juin 1207). Jean sans Terre lui refusa l'accès de l'Angleterre et tint pour ennemi public quiconque le reconnaîtrait pour archevêque. Il devait demeurer six ans en exil et trouver asile à Pontigny. La...

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