Auteur : Jean BECQUET.
 
Tome 4 - Colonne 1504
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Titre de l'article : ÉTIENNE DE MURET (saint), fondateur de l’ordre de Grandmont, † 1124.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Le Liber sententiarum. — 3. Ordre de Grandmont.
1. Vie.
— Étienne, fils d'un vicomte de Thiers en Auvergne, est un ermite mort plus que septuagénaire à Muret (commune d'Ambazac, Haute-Vienne), le 8 février 1124, auquel l'ordre limousin de Grandmont doit ses origines. Le quatrième prieur de l'ordre, Étienne de Liciac (1139-1163), lui attribue une règle qui s'inspire principalement d'un recueil d'enseignements (Liber sententiarum) rassemblés par les disciples de l'ermite ; à cette règle s'ajouta dans le même temps une Vie du saint homme. Compte tenu de menues erreurs chronologiques et d'exagérations possibles, on peut admettre qu'Étienne fut en contact, dans sa jeunesse, avec le bienheureux Milon (1074-1075), partisan de la réforme grégorienne et archevêque de Bénévent, qu'il admira fort des ermites 1505 calabrais installés dans le diocèse de Bénévent et qu'après un séjour de quelques années dans la Rome de Grégoire VII, il se consacra à Dieu vers la trentaine dans la solitude boisée de Muret. Les visiteurs ne lui manquèrent pas ; il leur offrait conseils et prières en échange de leurs dons qu'il distribuait aux plus miséreux. En revanche, les novices furent plus timides ; ils étaient effrayés par ses austérités, bien que l'ermite ne leur imposât pas d'emblée son propre régime. Le Liber sententiarum et la Vie laissent entrevoir en Étienne de Muret un ermite austère, un conseiller discret et non dénué d'humour, un homme pénétré de l'Évangile et connaissant la pensée de saint Grégoire le Grand. Son cas ressortit à deux phénomènes corrélatifs qui affectèrent la vie religieuse à son époque : d'une part, un mouvement érémitique représenté en Limousin par Étienne de Muret, saint Geoffroy du Chalard † 1025, saint Gaucher d'Aureil † 1140, saint Étienne d'Obazine † 1159, etc, en Poitou et Périgord par saint Géraud de Sales † 1120, plus loin, par l'ermite itinérant et prêcheur, saint Robert d'Arbrissel † 1117, et ses disciples de la forêt de Craon ; d'autre part, une crise du cénobitisme traditionnel, encore peu étudiée.

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