Auteur : Jean BECQUET.
 
Tome 4 - Colonne 1526
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : ÉTIENNE DE TOURNAI, évêque, 1128-1203.
Début de l'article :
— Né à Orléans le 18 février 1128, Étienne, après des études littéraires à Orléans et juridiques à Bologne, se fait chanoine régulier victorin à Saint-Euverte d'Orléans vers 1155 ; il poursuit la théologie à Chartres, devient abbé de Saint-Euverte en 1167, puis de Sainte-Geneviève de Paris en 1176, enfin évêque de Tournai en 1191/1192. Il intéresse surtout l'histoire de l'Église et l'histoire du droit canonique, mais sa qualité de supérieur plein d'expérience, son zèle pour la réforme et la discipline ecclésiastique, sa situation importante dans le royaume de Philippe-Auguste à la fin du 12e siècle donnent une certaine valeur à ce que l'on peut entrevoir de ses conceptions sur la vie religieuse. Il meurt en 1203. Étienne est un conservateur en religion comme en politique. Chartreux, cisterciens, chanoines réguliers lui paraissent garantir un cadre solide et austère aux candidats à la vie religieuse, d'autant qu'il admet, comme on le faisait depuis saint Bernard, le droit de passer à une religion plus stricte ; mais il n'a que méfiance, et même mépris, pour l'autorité imprudemment laissée aux laïcs dans l'ordre de Grandmont (Ep. 1, éd. Desilve, p. 3-16). Néanmoins, il s'incline d'assez bonne grâce devant la vocation exceptionnelle à l'érémitisme que son confrère de Saint-Euverte, Guillaume, s'était trouvée après quarante ans de vie exemplaire au cloître, et la lettre qu'il lui adresse le situe lui-même à l'égard de l'érémitisme (Ep. 188, p. 230-234). Si Étienne pense être plus favorisé que les gens mariés, malgré ses charges de gouvernement, il se juge inférieur aux ermites ; il n'eût pas conseillé à son ami d'embrasser leur vie, mais il ne lui conseille pas de la quitter, car elle est plus pure et plus dure (alciora et arciora). Félicitations et encouragements adressés à Guillaume sont d'un épistolier habile à manier les formules heureuses et les réminiscences bibliques. Mais il ne lui ménage pas les conseils d'une prudence assez concrète. Point n'est besoin d'égaler les jeûnes des Pères de Nitrie ou de Germain d'Auxerre ; la mesure (mediocritas) de saint Augustin est préférable. Il faut éviter aussi les prières trop...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 3 pages.