— I. Mystère eucharistique. — II. Mystique eucharistique. — III. Dévotion eucharistique. A. Esquisse historique ; B. Magistère.

I. MYSTÈRE EUCHARISTIQUE

Étudions le mystère eucharistique, tel qu'il apparaît aux origines du christianisme ; nous analyserons ensuite sa signification, en dégageant ses emprunts au passé juif et sa radicale nouveauté ; nous apercevrons alors sa valeur spirituelle. Nous renvoyons tout de suite à l'art. COMMUNION FRÉQUENTE, avec lequel le nôtre ne fait pas double emploi.

A. ORIGINE

1. LA FRACTION DU PAIN SELON LES ACTES DES APOTRES.

— l'attestation la plus ancienne de la célébration eucharistique est au livre des Actes. Si la rédaction de ce livre est postérieure aux écrits de saint Paul, la description du culte de la communauté primitive fait partie des sommaires que saint Luc a trouvés rédigés sur la vie de l'Église naissante (cf L. Cerfaux, La première communauté chrétienne à Jérusalem, dans Recueil Lucien Cerfaux, t. 2, Gembloux, 1954, p. 125-156). Le vocabulaire et le style d'Actes 2, 42, 46-47, sont, en effet, archaïques. Ce texte semble avoir été augmenté postérieurement des versets 43-45, qui brisent le rythme et l'unité des descriptions. « Ils se montraient assidus a l'enseignement des apôtres, fidèles à la communauté, à la fraction du pain et aux prières » (v. 42). On est porté à croire que l'auteur rapporte le récit des premières assemblées de la liturgie chrétienne. Il emploie des termes techniques, qu'il importe de préciser. 1554 1° Signification. — Le verbe, à propos de la prière, signifie s'appliquer à, être assidu, προσϰαρτερεῖν (1, 14 ; 2, 42). Les Actes décrivent le culte de la communauté primitive, qui constitue sa préoccupation essentielle et sa vie spirituelle, et les éléments qui cimentent sa vie commune. Ce culte, dirigé par les apôtres (6, 4), se composait de quatre éléments que le texte lie deux à deux : prédication et communauté, fraction du pain et prières. La prédication, διδαχή, n'est pas l'annonce missionnaire...

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