Auteur : Jean DARROUZÈS.
Tome 4 - Colonne 1712
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Titre de l'article : EUSTATHE DE THESSALONIQUE, métropolite, † 1194.
Début de l'article :
— C'est à Constantinople, dont il était sans doute originaire, qu'Eustathe reçut sa première éducation. Son surnom ὁ τοῦ ϰατὰ ϕλῶρον indiquerait, selon certains, son appartenance au couvent de Floros, mais il signifie qu'il était le neveu d'un certain Kataphloron. Ordonné diacre par le patriarche Nicolas Mouzalon (1147-1151), il devint sous Luc Chrysobergès, en 1156, maître des rhéteurs ; ses Commentaires d'Homèresont le fruit de son enseignement. En 1174, il fut nommé évêque de Myre, mais il n'y siégea pas, car il fut élevé dès l'année suivante au siège de Thessalonique. L'intellectuel et l'humaniste qu'il était se révéla un réformateur courageux, ce qui lui valut de solides inimitiés dans son diocèse, surtout de la part du clergé local : en 1191, il dut quitter Thessalonique. Rappelé cependant, il y mourut en 1194.
Commentaires, les
Lettres, les oeuvres de rhétorique (certaines encore inédites dans le
Scorialensisgr. Y II 10), pour nous arrêter aux opuscules touchant la spiritualité et où dominent d'ailleurs les préoccupations pastorales. Ainsi, les quatre discours pour le début du carême recommandent la prière et l'oubli des injures, la charité, et l'accord des oeuvres et de la foi. Dans le discours sur l'obéissance, Eustathe montre les bienfaits de la législation naturelle, mosaïque et évangélique, pour l'homme déchu de son innocence première. Un autre discours sur l'oubli des injures rappelle une vertu que l'évêque eut à pratiquer dans sa carrière de réformateur. Ce sont surtout les oeuvres destinées aux moines ou dont les moines sont l'occasion qui révèlent le mieux les vues d'Eustathe sur la vie spirituelle et l'état de perfection. Comme il eut à lutter contre le relâchement et les abus de l'époque, les critiques prennent souvent le pas sur les appels à la perfection. Un discours à un stylite, après de longs développements philologiques et allégoriques sur le terme de...
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