Auteur : Donatien MOLLAT.
 
Tome 4 - Colonne 1745
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Titre de l'article : ÉVANGILE.
Début de l'article :
— On s'attachera exclusivement dans cet article à la notion de bonne Nouvelle et à ses premiers prolongements historiques au début de l'ère chrétienne. Le contenu doctrinal et spirituel de l'Évangile est ou sera étudié ailleurs, notamment dans les articles consacrés à saint JEAN et aux SYNOPTIQUES. Voir art. BÉATITUDES et ÉCRITURE SAINTE. I. Avant Jésus-Christ. — II. Le nouveau Testament. — III. Premiers siècles chrétiens. — IV. Spiritualité évangélique.
I. AVANT JÉSUS-CHRIST
1. Le monde gréco-romain.
— Le mot évangile est la simple transcription du mot grec εὐαγγέλιον. Il n'a commencé qu'à partir du 2e siècle à désigner, dans l'usage chrétien, les écrits apostoliques relatant la vie et les enseignements de Jésus. Dérivé de l'adjectif εὐάγγελος, porteur de bonne nouvelle, il désignait primitivement soit la récompense attribuée au messager, soit la bonne nouvelle elle-même. Il servait spécialement à signifier l'annonce d'une victoire. De nombreux textes font allusion à l'accueil réservé dans la cité antique au porteur de l'évangile. La ville en liesse se livrait à son enthousiasme et offrait des sacrifices aux dieux sauveurs, car « toute bonne nouvelle est un don des dieux » (J. Schniewind, Euangelion, op. cit. infra, p. 169). D'où l'expression consacrée εὐαγγέλια θύειν : offrir des sacrifices à l'occasion d'une bonne nouvelle. Cela explique que le mot évangile et le verbe évangéliser aient pris, dans le monde grécoromain, une coloration religieuse. On les trouve appliqués aux oracles rendus au nom de la divinité. A l'époque du Christ, évangile et évangéliser faisaient partie du vocabulaire du culte impérial. L'empereur personnifiait la Fortune (Τύχη) et la Paix (Εἰρήνη), et, par la puissance de ses armes, garantissait la tranquillité publique. On le saluait du titre de dieu sauveur. Aussi tous les événements marquants concernant sa personne, sa naissance, sa majorité, son intronisation, ses édits, ses...

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