Auteur : Michel PLANQUE.
 
Tome 4 - Colonne 1772
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Titre de l'article : ÈVE.
Début de l'article :
— Les questions touchant l'existence historique des premiers parents, le genre littéraire des récits de la Genèse et leur interprétation ayant été traités à l'article ADAM, les lignes qui suivent sont exclusivement consacrées à la figure symbolique d'Ève. La mère des vivants a été comprise très tôt dans la tradition catholique comme un type à significations multiples. Tantôt elle récapitule la participation féminine à la déchéance originelle, symbolisant tout ce qui séduit l'homme au dehors de lui-même (1) ou au-dedans (2) ; tantôt elle préfigure les fonctions médiatrices que remplit dans notre rédemption la féminité personnelle de Marie (3) ou la féminité collective de l'Église (4).
1. Ève tentatrice.
— Le type d'Ève a été naturellement appliqué à toutes les femmes qui ont joué auprès de l'homme le rôle de tentatrices. La femme de Job est le principal objet de ce parallèle, car elle est non seulement femme mais épouse. Ainsi chez les Pères grecs : Didyme (PG 39, 1129c), le pseudo-Origène (PG 17, 487a), le pseudo-Chrysostome (PG 56, 565-569), Olympiodore (PG 93, 44a) ; chez les latins : Ambroise (PL 15, 1624c), Grégoire le Grand (PL 75, 606b). Saint Augustin est inlassable sur ce sujet. Il insiste sur la ruse de Satan qui laisse à Job la dangereuse compagnie de sa femme après l'avoir privé de tout le reste : « Misericordem putatis diabolum qui ei reliquit uxorem ? Noverat per quam deceperat Adam » (Enarratio in ps. 55, 20, PL 36, 660c ; cf PL 37, 1150d, 1732a, 1881c). Avant le Christ, Job est lui-même un nouvel Adam, mieux avisé que le premier : « Vicit et ipse Adam, et in Job ipse ; quia de genere ipsius Job. Ergo Adam victus in paradiso vicit in stercore » (In epist. Joannis IV, 2, 3, PL 35, 2007a ; cf PL 36, 220c et 327d). Sa femme prend par le fait même le type d'Ève : « Eva nova, sed ille non vetus Adam » (Sermo de urbis excidio 3, PL 40, 719c ; cf PL 37, 1255c et 1382d, surtout PL 46, 913c). Il est bon de noter à ce propos que l'expression « nouvelle Ève » est probablement absente des écrits patristiques (sauf chez Fulgence de Ruspe, PL 65, 899d) et médiévaux (jusqu'au 12e siècle) au sens où nous l'entendons...

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