— 1. Judaïsme — 2. Nouveau Testament. — 3. Christianisme ancien. — 4. Rites baptismaux.

1. Judaïsme.

— Le pouvoir de chasser les démons par un rite d'imposition des mains accompagné de l'invocation du nom de Yahvé est attesté par le judaïsme contemporain des origines chrétiennes et reconnu comme authentique par la tradition. Plusieurs textes du nouveau Testament entrent ici en ligne de compte. Et d'abord la parole du Christ aux pharisiens : « Si c'est au nom de Beelzébub que je chasse les démons, par qui vos fils les chassent-ils » (Mt. 12, 27) ? D'autre part, il est question dans Actes 19, 13-14, « d'exorcistes (ἐξορϰισταί) juifs ambulants », qui étaient « les fils d'un certain Scéva, grand prêtre juif ». Ces données néotestamentaires sont confirmées par les témoignages juifs. Flavius Josèphe rattache le pouvoir d'exorcisme à des formules d'adjurations composées par Salomon (Antiquitates judaicae VIII, 2, 5 ; De bello judaico VII, 6, 3). Un des manuscrits de Qumrân, l'Apocryphe de la Genèse, montre Abraham guérissant le pharaon et chassant de lui l'esprit mauvais par l'imposition des mains accompagnée de l'invocation de Dieu (Col. 20, 29). André Dupont-Sommer rappelle que selon Josèphe les esséniens étaient particulièrement versés dans l'art de guérir les maladies (De bello judaico II, 8, 6 ; Les écrits esséniens découverts près de la Mer Morte, Paris, 1959, p. 301). Le témoignage des Pères de l'Église confirme la persistance de ce pouvoir chez les juifs. Saint Irénée écrit : « Par l'invocation du Dieu tout-puissant, même avant la venue de Notre-Seigneur, les hommes étaient délivrés des esprits mauvais et de tous les démons… Et encore maintenant les juifs chassent les démons par l'invocation de Notre-Seigneur » (Adversus haereses II, 4, 6 ; éd. W. Harvey, t. 1, Cambridge, 1857, p. 264 ; PG 7, 724d-725a). Et saint Athanase : « J'ai appris, disait un vieillard, par la bouche d'hommes instruits que jadis chez les...

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