— La doctrine catholique sur le sacrement d'extrême-onction a été exposée dans un décret de la 14e session du concile de Trente. En trois chapitres, suivis de quatre canons, le concile rappelle que l'onction des malades est un sacrement de la loi nouvelle, institué par Jésus-Christ et promulgué par saint Jacques. Son effet est de sanctifier les âmes, d'effacer en elles le péché ou les séquelles du péché, de les soulager, de les fortifier, d'exciter en elles une grande confiance en la miséricorde de Dieu, de les aider à supporter la souffrance et à résister aux attaques du démon. Il est parfois aussi de leur rendre la santé corporelle (Denzinger, n. 907-908, 926-928). Contre l'interprétation que les protestants donnaient du texte de l'Épître de Jacques, le concile insiste sur les effets spirituels et plus encore sur l'idée que le ministre du sacrement est le prêtre, non un laïque. Le sacrement de l'onction des malades pose des problèmes qui sont aujourd'hui fort débattus. Si nous n'avons pas à prendre parti dans ces discussions, qu'il nous faut bien signaler, il nous a paru cependant nécessaire d'esquisser, très brièvement d'ailleurs, les données essentielles de l'histoire et de la théologie du sacrement, pour mieux préciser ensuite des conclusions pastorales et spirituelles, qui en sont, en tout état de cause, très dépendantes. 1. Origines et histoire. — 2. Questions d'ordre théologique. — 3. Aspects pastoral et spirituel.

1. Origines et histoire.

— Le concile de Trente se montre fort attentif aux difficultés historiques soulevées par les protestants sur les origines du sacrement. Luther rejetait « l'épître de paille », Calvin s'efforçait de montrer l'abîme qui existe entre le sacrement catholique et l'onction dont il est question dans cette épître. La Confession d'Augsbourg ne parlait pas de ce sacrement. Dans l'Apologie qu'il en fit, Mélanchton explique 2190 la raison de ce silence : l'onction des malades n'est qu'un rite introduit dans la vie de l'Église et elle n'a pas fait l'objet d'un commandement divin. C'est surtout à partir du 17e siècle...

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