Auteur : Camille HONTOIR.
 
Tome 3 - Colonne 44
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Titre de l'article : DAVID D’HIMMERODE (BIENHEUREUX), cistercien italien, v. 1100-1179.
Début de l'article :
— Né vers 1100 à Florence, David vint poursuivre ses études en France, probablement à Paris. On sait le renom et l'influence de saint Bernard parmi les écoles, dès 1120 ; David quitta ses maîtres pour entrer à Clairvaux. En mars 1134, il fit partie du groupe des moines envoyés à la fondation d'Himmerode dans l'Eifel rhénan. Il n'eut là d'autre action, semble-t-il, que celle de la plus édifiante sainteté : il mourut le 11 décembre 1179. La source la plus importante de nos connaissances est une Vita Davidis (Bibliotheca 45 hagiographica latina, Bruxelles, 1898, n° 2106), écrite par un contemporain au début du 13e siècle, et publiée par Nicolas Heesius, Manipulus rerum memorabilium claustri Hemmenrodensis, Cologne, 1641, p. 50-61. Mais le problème de l'origine de la Vita n'est pas encore élucidé ; il faut, par exemple, tenir compte des renseignements nombreux que Césaire († vers 1240), moine d'Heisterbach, filiale d'Himmerode, donne à la même époque sur le bienheureux ; peut-être l'auteur de la Vita et Césaire ont-ils puisé à une source commune. La Vita intéresse particulièrement l'histoire de la spiritualité parce qu'elle est un des premiers écrits hagiographiques cisterciens, dont le caractère tranche sur les hagiographies précédentes des 10e et 11e siècles, consacrées à l'illustration de la naissance des personnages, à des actions éclatantes, à des phénomènes et des miracles prodigieux (la sainteté se prouvant par les miracles), avec seulement quelques généralités pieuses. La nouveauté de la Vita Davidis est d'avoir mis l'accent avant tout sur les vertus et la sainteté intérieure, avec beaucoup de précisions concrètes sur la vie spirituelle et les actes personnels de sainteté. Il apparaît bien que la Vita de David a été écrite pour rappeler à une communauté cistercienne l'exemple d'un devancier, effacé à tous les autres points de vue, et la réalisation de l'idéal de sainteté selon l'esprit de l'ordre. Une Vita ainsi conçue était destinée à un grand rayonnement à l'intérieur d'un monastère, et ce fut le cas...

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