Titre de l'article : DÉCOURAGEMENT.
Début de l'article :
— En plus du 1.
découragement on traitera aussi 2. de la
défiance de soi et 3. du
désespoir, qui, à bien des égards, sont des formes plus ou moins accusées du découragement.
— Si le courage, — la force d'âme des anciens —, est maîtrise, résistance, énergique promotion du moi dans l'exécution de son propos au mépris de ce qui effraie, de ce qui abat, de ce qui rebute, de ce qui s'oppose, le découragement est un affaiblissement de cette attitude, qui peut aller jusqu'à sa complète dissolution. Les découragés d'avance ne forment même plus de propos.
Pourtant, toute rupture de résolution, tout abandon d'effort, tout refus de la lutte, même s'ils offrent les apparences d'un recul, ne doivent pas être taxés de perte de courage. Ils peuvent être raison, sagesse, tactique, se fonder sur un évident défaut de moyens. Ne mérite d'être jugé tel que ce qui révèle défaillance intime devant ce que l'on aurait dû affronter. Les premières impressions de crainte émotive, — entendons par premières celles qui sont spontanées, instinctives, car elles peuvent durer —, ne sont pas opposées au courage et n'en rabattent point la valeur. Elles en sont plutôt l'occasion et la condition. A moins que ce ne soit l'effet d'une perfection déjà acquise et toujours soutenue dans l'art de se surmonter, celui qui ne les éprouve pas ou peu pourra présenter extérieurement la physionomie du courage, et peut-être n'en est-il pas dépourvu ; mais il se trouve en tant que tel hors de question : le courage véritable n'est pas chez lui entré en jeu. Les impressions à vaincre fournissent au contraire sa matière propre au courage ; et si elles jouent le rôle d'agents de tentation, elles ne constituent le découragement en aucune façon. N'y a-t-il rien à surmonter et qui ait pénétré jusque dans l'intime, le courage authentique n'existe ou ne se manifeste pas : la preuve n'en est pas faite.
Démission, capitulation toujours dans une certaine mesure, le découragement se teintera souvent de sentiments de déception, de regret, d'amoindrissement, de dépression, voire de honte, qui pourront d'ailleurs voisiner avec la détente euphorique due à...
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