Auteur : Alcantara MENS.
Tome 3 - Colonne 67
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Titre de l'article : DEDEMAECKER (JEANNE), béguine, 1600-1631.
Début de l'article :
— Jeanne Dedemaecker naquit à Enghien (Belgique) en février 1600, de parents aisés, originaires d'Alost, mais émigrés lors des troubles calvinistes. Après la mort prématurée de son père, elle s'établit avec sa mère remariée à Herdersem, petite commune aux environs d'Alost. La vie y était dure. Dépourvue de toute instruction (ce n'est que plus tard, comme béguine, qu'elle apprit quelque peu à lire et à écrire), Jeanne y passa ses jeunes années à paître les vaches, pendant que son beau-père lui imposait des labeurs souvent bien lourds. Un jour, s'étant opposée avec force aux sollicitations d'un vacher, celui-ci la malmena si rudement, qu'elle devait en garder, toute sa vie, un déboîtement de l'épaule. Vers sa seizième année, elle entra au béguinage d'Alost et y devint béguine en 1617. On l'y voit, à la fin de sa vie, exercer la fonction de maîtresse des novices. Elle mourut en odeur de sainteté le 27 octobre 1631, victime de la « peste », après avoir obtenu par ses prières que Dieu la frappa à la place d'une autre béguine, déjà infectée. On croit que c'est grâce au sacrifice de sa vie, que cet horrible fléau disparut du béguinage.
Sa vie, d'où s'exhalent une fraîcheur et une candeur parfois naïves, a été décrite de façon objective par le chanoine François Van Schonenberg, le confesseur de Jeanne durant les six dernières années de sa vie. Elle reflète encore cette forte tradition mystique, qui doit avoir existé dans nos béguinages dès leurs origines (DS, t. 1, col. 1341-1351). Pour s'en convaincre, il suffît de se reporter à l'impressionnant prologue que Jacques de Vitry écrivit vers 1215 pour préfacer sa vie de sainte Marie d'Oignies (AS, t. 4, juin, p. 636-638). Car, bien que la biographie de J. Dedemaecker n'ait pas été influencée par cet écrit, elle présente néanmoins nombre de traits qu'elle a en commun avec ce premier document d'intense vie béguinale, qui se caractérisait précisément par un fervent enthousiasme et des tendances extatiques. On y retrouve une préférence marquée pour les mêmes dévotions : au Christ souffrant, à l'Enfant Jésus et, par-dessus tout, à la sainte eucharistie, encore que l'extraordinaire dévotion, pleine de candeur et de confiance, de Dedemaecker à l'égard de la Vierge semble marquer un progrès sur celle...[...]
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