— Baudouin De Jonghe naquit à Dordrecht vers 1583 de parents catholiques notables : Corneille, seigneur de Baardwÿk et Casparina Drenckwaert, dont le père, Baudouin, fut intendant général de la province de Hollande-Sud. Après la mort de ses parents, son oncle Jean Drenckwaert, trésorier général à Bruxelles, le prit chez lui et l'envoya en 1599 achever ses études à l'université de Louvain. Il étudia près de trois ans sous la conduite et dans la maison même du célèbre Juste Lipse, grand ami de l'oncle de Baudouin et à qui il dédia la troisième centurie de ses lettres. Beaucoup de ces lettres furent adressées à Jean Drenckwaert et aussi deux à Baudouin, qui donnent une idée de son enseignement. Se préparant déjà à la licence, Baudouin quitta tout à coup le monde et entra chez les franciscains. Sa vêture eut lieu le 29 octobre 1601. Il reçut les ordres et la prêtrise des mains de Mathias Hovius, archevêque de Malines. Il séjourna ensuite à Anvers en 1610 et 1613, fut gardien à Bois-le-Duc en 1613, à Louvain en 1617, à Bois-le-Duc de 1619 à 1622, puis il fut vicaire à Bruxelles en 1623 et il y mourut le 13 avril 1634. On cite quarante-huit titres d'ouvrages en latin et deux en néerlandais, parus sous son nom ou sous le pseudonyme Constantius Peregrinus. Ses premières oeuvres, publiées dès 1610, sont des sermons : Conciones super Evangelia Dominicalia ; Conciones super Evangelia Festorum, riches en exposés dogmatiques et en conclusions de morale pratique. Sur les instances de sa famille et de ses amis il se mit à défendre la foi catholique contre les hérésies protestantes par des oeuvres dogmatiques, apologétiques et même historiques : Solida Christianae fidei demonstratio (Anvers, 1601), résumé des controverses du cardinal Bellarmin ; Manuale Theologicum (Mayence, 1615, 1172 p.) ; Chronicon Morale (Cologne, 1621-1622, 1247 p.) ; Principes Hollandiae et Zelandiae (Anvers, 1632). Les deux oeuvres néerlandaises sont aussi à tendances dogmatique et apologétique : T' Huys der Wysheÿt, waer in gesproken wort vande kennisse Godts, de H. Schrifture, de nature Godts, de Predestinatie ende van de H. Dryvuldicheit, Anvers, 1613, 666 p. (La maison de la Sagesse, dans laquelle on parle de la connaissance de Dieu, de la sainte Écriture,...

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