— Hippolyte Delehaye, né à Anvers le 19 août 1859, entré dans la compagnie de Jésus en 1876, parcourut les étapes successives de sa formation religieuse en Belgique, sauf une année passée au scolasticat d'Innsbruck. Appliqué par ses supérieurs à l'enseignement des mathématiques, il employa ses rares loisirs à des recherches historiques. Il y fit preuve d'une telle maîtrise que Charles De Smedt, président des bollandistes, s'intéressa à lui. En 1891, il était définitivement coopté parmi les successeurs de Bollandus. Jusqu'à sa mort, survenue le 1er avril 1941, il consacra entièrement ses remarquables talents et sa grande puissance de travail à l'oeuvre monumentale des Acta Sanctorum et autres publications bollandiennes. La production scientifique qu'il a laissée est considérable et touche par de nombreux points au domaine de la spiritualité. Les légendes hagiographiques (Bruxelles, 1905, 1906, 1927) sont indispensables à qui veut lire avec un esprit averti la littérature si variée des Vies de saints. « Ce livre, a-t-on écrit, petit chef-d'oeuvre de science et de clarté, fait admirablement connaître les méthodes et l'esprit, — non pas de tous les écrits que nous possédons sur les saints médiévaux —, mais de la littérature hagiographique légendaire de cette époque » (P. Rousselot et J. Huby, Christus, Paris, 1935, p. 1151). Son ouvrage sur Les origines du culte des martyrs (Bruxelles, 1912, 1933), malgré son aspect technique, contient des pages sobres mais denses sur la « dignité du martyre ». Mieux que d'éloquents panégyriques elles soulignent l'importance de ces témoins héroïques de la foi. Les deux remarquables articles de M. Viller (Martyre et perfection, Le martyre et l'ascèse, RAM, t. 6, 1925, p. 3-25, 105-145) s'en inspirent en grande partie. Dans Les légendes hagiographiques (3e éd., p. 140-202) et dans Les origines du culte des martyrs (2e éd., p. 404-417), H. Delehaye a retracé la genèse du culte des saints et montré le caractère fallacieux de quelques théories aventureuses. Un historien tel que C. Clemen a fait siennes les réserves formulées par notre savant confrère (Hermann Usener als...

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