Auteur : Vincent TRUIJEN.
 
Tome 3 - Colonne 125
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : DELELOË (JEANNE, en religion Jeanne de Saint-Matthieu), 1604-1660.
Début de l'article :
— Née à Fauquembergues en Artois, Jeanne Deleloë entra à l'âge de 16 ans au couvent des bénédictines réformées, qui s'était établi depuis peu dans sa ville natale. Elle y fut favorisée dès 1e, début de grâces particulières. Après plusieurs années cependant commença une longue période de troubles intérieurs et de tentations. Elle se crut trompée par le démon, eut à subir des tentations graves et passa par des aridités et ténèbres intérieures. Ces peines furent augmentées considérablement par une direction mal éclairée, tant de la part de sa supérieure que du confesseur du monastère, qui ne comprenant rien à son 126 état déclara toutes ses grâces et faveurs illusoires. Par suite des guerres entre l'Espagne et la France les religieuses durent quitter Fauquembergues en 1635 et se réfugier en Flandre, où elles trouvèrent une maison à Poperinghe. Jeanne y fut élue prieure (1636). Malgré les soucis multiples, causés par la pauvreté du monastère et les malheurs des temps, elle y trouva peu à peu la paix de l'âme et fut amenée par des grâces multipliées à une union plus intime avec le Seigneur. Ce n'est qu'en 1643 que la prieure de Poperinghe rencontra en Martin Gouffart, bientôt abbé de Saint-Denis en Brocqueroye près de Mons, le directeur perspicace, ferme et prudent, dont elle avait besoin. Elle fit dès lors des progrès rapides et fut admise au mariage spirituel et à la grâce insigne de l'échange des coeurs. C'est pour éclairer Gouffart et sur son ordre qu'elle écrivit sa Vie et ses Communications, sorte de journal des grâces particulières reçues entre 1645 et 1649. Nous possédons encore quelques lambeaux de sa correspondance et des notes sur elle de la main d'une de ses filles. Ces écrits sont d'un style fort simple, sans beaucoup d'images, mais ils portent en eux les marques de leur véracité par leur simplicité même. Malgré l'influence d'une spiritualité plus moderne, la mère Deleloë est bien de la famille bénédictine. Sa spontanéité, la relation entre les grâces reçues et la vie liturgique rappellent sainte Gertrude d'Helfta, dont elle a probablement subi l'influence. Elle est surtout bénédictine par l'influence que la Règle, en particulier le chapitre sur l'humilité, exerça sur sa vie intime. Le centre de toute sa vie...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 2 pages.