— Né à Anvers, le 17 mai 1551, d'ancêtres espagnols, et apparenté à Montaigne, Martin Del Rio étudie la philosophie au collège de Clermont, à Paris, sous Maldonat. Très féru de belles-lettres, il apprend les langues anciennes et modernes, puis le droit à Douai et à Louvain, où il se lie d'amitié avec Juste Lipse, qu'il convertit ; il est docteur en droit à Salamanque en 1574. Il est bientôt le plus fidèle conseiller de don Juan d'Autriche, gouverneur des Pays-Bas, et lui-même vice-chancelier de Brabant. Peu après la mort de son protecteur, il entre dans la compagnie de Jésus à Valladolid, mai 1580. Il sera successivement professeur de philosophie à Douai, de théologie morale à Liège et d'Écriture sainte à Louvain, enfin de théologie à Gratz, en Styrie. Il mourut à Louvain le 19 octobre 1608. Outre des livres de littérature latine, de droit et de magie (Disquisitiones magicae, Louvain, 3 vol., 1599-1600, qui eurent un succès considérable, malgré leur crédulité ; voir particulièrement les Douze avis fort utiles et salutaires pour les confesseurs dans Les Controverses et recherches magiques, trad. A. du Chesne, Paris, 1611 ; H. Zwetsloot, Friedrich Spee und die Hexenprozesse, Trèves, 1954), mentionnons spécialement deux ouvrages de mariologie Florida mariana sive de laudibus.., Anvers, 1598, souvent imprimé avec son Opus marianum, Lyon, 1607. Le premier est composé de treize panégyriques prononcés en Belgique de 1590 à 1597 devant les membres des congrégations mariales ; le style en est classique, mais rude et osé ; Del Rio fait appel constamment aux autorités profanes et chrétiennes. On notera l'expression, sans doute unique jusqu'à l'époque contemporaine Christus psychiatrus 132 (Florida, p. 160). A signaler aussi les commentaires scripturaires : In Canticum canticorum Salomonis commentarius litteralis et catena mystica, Ingolstadt, Paris et Lyon, 1604 ; In Threnos, Lyon, 1608 ; Pharus... In Genesim, Lyon, 1608 ; Adagialia sacra veteris et novi Testamenti, Lyon, 1612. Le commentaire sur le Cantique (DS, t. 2, col. 105-106) est une vraie catena, empruntée de préférence à Rupert de...

[...]